Bien que situés en zone rouge, les établissements du spectacle vivant veulent croire à une reprise et espèrent surtout la fin de la distanciation physique en salle.
Ce n'est pas la ruée mais le public commence à pointer le bout de son nez : bien que situés en zone rouge, les théâtres parisiens veulent croire à une reprise et espèrent surtout la fin de la distanciation physique en salle.
«On avait peur que les gens ne soient pas du tout au rendez-vous, mais ils répondent présent. Dans le contexte, ce sont de bons signaux», affirme à l'AFP Emmanuelle Tachoires, administratrice du Théâtre Michel qui a rouvert le 20 août avec La Machine de Turing (4 Molières en 2019). La distanciation physique en salle pour cause de coronavirus a été levée en zone verte mais reste obligatoire en zone rouge comme l’Île-de-France et 20 autres départements.
Sur 336 places, le Théâtre Michel tourne actuellement autour de 210 au mieux, contre 300 en temps normal. Malgré les jauges réduites et le port de masque obligatoire durant les représentations, «je n'ai pas l'impression que les gens craignent de revenir dans une salle de spectacle; ils sont heureux qu'on joue», assure à l'AFP Benoît Lavigne, directeur du Lucernaire.
Avec ses deux salles de 120 places, une troisième de 60 places et ses salles de cinéma, l'établissement a repris son activité fin août avec une série de spectacles, avec un remplissage allant jusqu'à 75%. «Quand on a des groupes, (qui peuvent être assis ensemble, NDLR), c'est bien», explique Benoît Lavigne à l'AFP. «Le week-end dernier, on a même refusé du monde».
Ébranlé par la crise sanitaire, le spectacle vivant vient de bénéficier d'une bouffée d'oxygène sous la forme de 432 millions d'euros. «On est content que l'État nous soutienne mais la question est sur la durée (de la distanciation), car plus ça dure, plus cela va devenir difficilement viable», déclare Emmanuelle Tachoires. «On respecte tous les protocoles, masque, ventilation, gel, files d'attente, mais la distanciation, on ne la comprend pas», précise Benoît Lavigne.
La rentrée théâtrale démarre après un été marqué par les annulations en cascade des festivals emblématiques, comme celui d'Avignon ou d'Aix-en-Provence. Des événements décalés ont pu voir le jour, comme le théâtre «corona-compatible» de Thomas Jolly à Angers qui a expérimenté dans des endroits insolites, tels que des fermes ou des cloîtres, ou ceux qui se tiennent traditionnellement en plein air, comme le festival de piano de La Roque d'Anthéron. À Paris, sous l'égide de la mairie, huit pièces qui devaient se jouer au off d'Avignon sont présentées dans des parcs et sur des parvis.
Casse-tête parisien
Toujours à Paris, la jauge réduite donne lieu à un casse-tête logistique. La Comédie-Française ne propose ainsi plus le choix de la place mais seulement la catégorie, et au Lucernaire, le siège est attribué à l'arrivée dans la salle.
Le Théâtre des Champs-Elysées invite le public à réserver uniquement par téléphone et à la caisse pour son premier spectacle, Der Messias. «On n'a pas de logiciel de billetterie qui bloque automatiquement un siège, on doit le faire manuellement», explique...
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