L’instauration d’un couvre-feu de 21h à 6h à partir du samedi 17 octobre 0 heure pourrait porter un coup fatal aux cinémas et aux salles de spectacles et de concerts déjà très fragilisés par lac crise sanitaire. Le Premier ministre Jean Castex se dit prêt à étudier avec la ministre de la Culture une adaptation du dispositif.
Pour les cinémas et les salles de spectacles et de concerts, la mise en œuvre du couvre-feu à 21h a tout d’un coup de massue infligé aux professionnels au moment même où ils commençaient à sortir un peu la tête de l’eau en rouvrant les portes de leurs équipements au prix de jauges limitées et d’une adaptation rigoureuse des protocoles sanitaires aux spécificités de leurs activités.
Le couvre-feu, « terrible épreuve » pour la culture
L’impact d’un couvre-feu à 21h sur l’économie de la culture s’annonce d’autant plus désastreux que les territoires concernés sont ceux qui concentrent le plus d’équipements. « Ces huit villes représentent près de la moitié de la fréquentation [des cinémas] en France », a par exemple calculé Richard Patry, président de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF).
« Le monde de la culture traverse à nouveau une terrible épreuve », a convenu dès ce jeudi 15 octobre la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, qui a annoncé qu’elle allait étudier avec les organisations professionnelles un renforcement des dispositifs d’accompagnement.
Dès l’annonce du couvre-feu, de nombreux gestionnaires d’équipement ont envisagé d’avancer l’heure des séances à 19h, ou 19h30, de telle sorte que les spectateurs soient rentrés chez eux à 21h. Ce qui suppose de sacrifier les séances plus tardives (dans les cinémas et dans les théâtres de grandes villes qui ont une double programmation le soir), donc d’aggraver les pertes de billetterie.
21h, heure de fin des spectacles et des films ?
En tout état de cause, cette option n’est pas applicable à tous les spectacles : que faire, par exemple, des opéras qui durent trois à quatre heures ? « Le choix de 21 h sera fatal au spectacle vivant et rend impossible une adaptation d’horaire pour une part importante des œuvres produites. Il s’agit d’une décision manifestement disproportionnée », s’insurge dans un tweet Nicolas Dubourg, président du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac). Et d’ajouter : « Je ne vois pas comment, entre la fin d’une journée de travail et l’organisation de la vie personnelle, on peut placer une sortie de théâtre à de tels horaires. »
A l’instar de Richard Patry, nombre de professionnels, ainsi que des artistes, demandent que 21h soit l’heure de fin du spectacle, et non l’heure de retour chez soi. En cas de contrôle sur le chemin du retour, les spectateurs pourraient présenter leur billet en guise de justificatif.
Un assouplissement qui permettrait aux responsables de salles de sauver une partie de la soirée. « Il faut qu’on l’étudie », a convenu le Premier ministre Jean Castex, ce 15 octobre, lors de sa...
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