L'intervention d'Emmanuel Macron, le 6 mai dernier, n'a que partiellement répondu à l'inquiétude, si ce n'est la colère, du milieu culturel qui ne relâche pas la pression sur le président de la République et le gouvernement pour un soutien à la hauteur des périls qu'il traverse.
"Y a-t-il une place pour la Culture sur l'Arche de Noé ?", s'interroge Talaat El Singaby, le directeur du festival Les Internationales de la guitare. Dans la pétition qu'il a initiée sur change.org, il rappelle : "Le déluge du coronavirus a emporté les quelque 4000 festivals de saison printemps/été. Il a fermé la totalité des salles de concert et des lieux de spectacle vivant, les 2000 salles de cinémas, les milliers de théâtres, de musées, bibliothèques et grands sites. Il a mis également en extrême difficulté les quelque 275 000 intermittents du spectacle déjà paupérisés. Et pour compléter le tableau tous les producteurs, tourneurs et artistes sont à l’arrêt et ignorent de quoi seront faits leurs lendemains, leur "jour d’après" si tant est qu’il y en ait un".
D'où cette question du patron du grand festival musical qui à l'automne, rayonne depuis Montpellier sur toute l'Occitanie : "La culture deviendra-t-elle une sorte de "banlieue de la République" à la sortie du déluge ? Et votre arche pour sauver les forces vives de la Nation, n’aurait-elle pas même une petite place pour les acteurs de l’esprit de notre pays et nous épargner cette phrase détestable "il n’y a pas d’argent" jeté à la figure de tous les acteurs culturels du pays par l’État et tous les pouvoirs publics ?"
Un appel collectif à plus de "cohérence"
Ce n'est là qu'une prise de position dans un milieu culturel qui crie unanimement au péril. Mais qui aussi critique la gestion dudit péril par le président de la République et le gouvernement. Ainsi, l'Union Fédérale d'Intervention des structures culturelles a-t-elle émis un communiqué dans lequel elle leur demande : "Est-ce trop demander que de la cohérence, Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, Monsieur le ministre (de la Culture, NDLR) ?" Et d'y regretter que "depuis les premières restrictions d’activité des salles de spectacle, le 9 mars, les annonces présidentielles et gouvernementales concernant les activités artistiques et culturelles s'enchaînent de manière erratique" (...) Vos annonces distillées au compte-gouttes, contradictoires et incohérentes épuisent les acteurs, ajoutent de la confusion à la situation, de la désespérance à la fragilisation."
Et le communiqué collectif de conclure ; "Souhaitez-vous vraiment que le monde des arts et de la culture sorte de cette crise ? Alors, faites-le avec nous, pas contre nous !" Très largement partagée, la déclaration a été signée par...
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