Est-ce la mobilisation de la profession, la qualité de l’offre ? Avec plus de 14 millions de spectateurs, les salles obscures ont en tout cas enregistré en octobre leur meilleur chiffre depuis le début de l’année.
L’interview de Benoît Magimel que nous avons recueillie redonnerait le sourire – et un peu d’espoir – à un moribond. Et cela tombe bien car, moribond, c’est ainsi que le cinéma français se qualifiait lui-même il y a un mois encore quand un collectif informel de personnalités du secteur, majoritairement issues du monde des indépendants, tirait la sonnette d’alarme sur le séisme subi par la filière. Fermées pendant les premiers mois de la pandémie puis soumises à de fortes restrictions (masques, espacement etc...), les salles n’ont jamais vraiment réussi à retrouver leurs niveaux de remplissage d’avant le Covid, les spectateurs et les spectatrices prenant vite l’habitude de surfer sur les plateformes sans avoir à mettre le nez dehors. Ce qui laissait planer le spectre de la fin d’une certaine spécificité française et du début d’une américanisation de la pratique quotidienne du cinéma, les Etats-Unis ayant perdu nombre de leurs salles au profit des Netflix et autres Disney+.
Est-ce le branle-bas de la profession, la ministre de la Culture se fendant elle-même d’une vidéo assez drôle implorant le grand public de retrouver le chemin du cinéma ? L’approche de l’hiver qui redonne l’envie de s’engouffrer dans une salle obscure ? La qualité de l’offre ? Avec plus de 14 millions de spectateurs, les salles de cinéma ont en tout cas enregistré en octobre leur meilleur chiffre depuis le début de l’année. Et, deuxième bonne nouvelle, ce ne sont pas les pochades à gros budget qui sont plébiscitées mais les films à sujet : les féminicides dans la Nuit du 12 de Dominik Moll, qui frôle les 500 000 entrées, les attentats avec Revoir Paris d’Alice Winocour (516 000 entrées) et Novembre de Cédric Jimenez (qui cartonne avec 1,6 million d’entrées), ou le destin de Simone Veil dans Simone, le voyage du siècle d’Olivier Dahan (1,4 million d’entrées). Même un film d’auteur comme l’Innocent de Louis Garrel parvient à engranger près de...
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