Après que la chanteuse a évoqué un lynchage du Président en plein concert, le parquet de Nice estime que ses propos pourraient tomber sous le coup de l’infraction de «provocation publique» punie par la loi sur la liberté de la presse de 1881.
Le parquet de Nice y voit une «provocation publique à commettre un crime ou un délit». Jeudi 6 juillet, entre deux morceaux de son concert au festival les Nuits guitares, à Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes), Izïa Higelin s’est adonnée à une longue tirade mettant en scène un lynchage d’Emmanuel Macron.
Dans une vidéo diffusée sur le site et le compte TikTok du média culturel InOut Côte d’Azur, on entend l’artiste, sur un fond d’accords de guitare, énoncer à propos du Président : «Il s’est dit là, ce qui serait bien, je pense que ce que le peuple veut, ce dont le peuple a envie, c’est qu’on m’accroche à 20 mètres du sol telle une piñata humaine géante, et qu’on soit tous ici présents munis d’énormes battes avec des clous au bout comme dans [Orange mécanique]. Et là, on le ferait descendre, mais avec toute la grâce et la gentillesse que les gens du Sud ont, là juste au-dessus de vous, et on aurait tous notre batte avec nos petits clous, et dans un feu de Bengale de joie, de chair vive et de sang, on le foutrait à terre, mais gentiment tu vois…» L’article d’InOut Côte d’Azur précise que la digression «avait commencé par un jeu sexuel entre “Brigitte“ et “Manu“ (“Quelle coquine, celui-là”)». Ce lundi 10 juillet, la chanteuse, interrogée par Ouest-France, a affirmé qu’elle «n’incitait ni à la violence ni à la haine» et regrettait que ses propos aient été «mal interprétés et décontextualisés».
Des conséquences sur sa programmation
Interrogé par CheckNews, notamment sur le fondement de l’enquête et les propos justifiant son ouverture, le procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme, se contente d’indiquer qu’elle se poursuit actuellement sous l’autorité de son parquet. Samedi, il avait précisé que cette information judiciaire avait été confiée à «la brigade territoriale de la gendarmerie de Beaulieu-sur-Mer et la brigade de recherches». Et ajoutait qu’elle ne faisait pas suite à une plainte, le procureur pouvant se saisir lorsque des faits lui semblent relever d’une infraction pénale. Dès le vendredi, Nice Matin indiquait que des spectateurs étaient...
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