Les lieux culturels en vendent de moins en moins, mais cela ne date pas du Covid. Depuis quarante ans, les formules évoluent pour répondre aux transformations des pratiques culturelles. La pandémie n’a fait que rebattre, une nouvelle fois, les cartes.
«3 500 abonnements pour la saison 2020-2021, nous n’avions jamais vu ça !» lâche, amer, le directeur du Théâtre de la Ville, Emmanuel Demarcy-Mota. En temps normal, cette grande scène parisienne en vend entre 8 000 et 12 000 les meilleures années, mais depuis le début de la pandémie les chiffres se sont effondrés. Même chose au TNP de Villeurbanne qui enregistre une baisse de 30 % par rapport à 2019. Poussés à la prudence par l’épidémie, les spectateurs ne s’engagent plus dans la durée.
Annulations, reports, cas contacts ou positifs, le Covid bouscule les programmations des lieux culturels, mais aussi les habitudes des spectateurs. Ils sont de plus en plus rares à souscrire aux abonnements – ces tarifs préférentiels proposés, en avant-première, sur un nombre donné de spectacles qu’il faut payer en une fois, avant le début de la saison. Et ceux qui en prennent encore, s’engagent sur moins de spectacles. «Entre cinq et sept aujourd’hui, quand ils en prenaient dix avant», se désole Valérie Perriot-Morlac, responsable de la billetterie au TNP de Villeurbanne. Même constat au Théâtre de la Ville, à Paris. Pendant trente ans, ses abonnés se sont arraché chaque ticket pour le Tanztheater de Pina Bausch (1940-2009). Cette année, les dates du Barbe-Bleue de la célèbre chorégraphe, en juin, sont loin d’être ...
Lire la suite sur telerama.fr