Dans un rapport publié le 29 mai, la Cour des comptes dresse un état des lieux de la politique du ministère de la Culture en faveur du spectacle vivant. Pour les Sages de la Rue Cambon, l’Etat occupe une place indéniable, mais il peine à réguler le secteur.
Croissance dynamique du spectacle vivant
Le soutien de l’Etat a favorisé « une croissance dynamique qui s’est traduite par une forte augmentation du nombre d’entreprises et de salariés et par une offre de spectacles très abondante », constate la Cour des comptes. Avec notamment des effectifs des salariés en hausse de 46 % entre 2000 et 2017 pour s’établir alors à plus de 217 000 salariés.
Au niveau du PIB culturel, la part du spectacle vivant « a sensiblement augmenté depuis l’an 2000, dépassant pour la première fois les secteurs de la presse et du livre en 2019. » Depuis 2014 – jusqu’au début de la crise sanitaire en 2020 – cette part est évaluée à 12,4 milliards d’euros (contre 11,4 milliards en 2014).
De surcroît, soulignent les auteurs, la politique de la Rue de Valois a produit un maillage territorial « dense et riche en termes de disciplines, comme de variétés des lieux et des formes artistiques. »
L’Etat distancé par les collectivités sur le plan financier
Cependant, l’Etat se voit largement distancé par les collectivités, dont l’effort financier global, en 2019, s’établit à 2,47 milliards d’euros, soit le triple des quelque 800 millions d’euros injectés par l’Etat dans le secteur du spectacle vivant.
Hormis les départements, dont les dépenses pour le spectacle vivant ont globalement chuté d’environ 10% entre 2014 et 2019, les communes et EPCI ont fait progresser leur engagement d’environ 2,6 milliards d’euros à 3,2 milliards entre 2014 et 2019, soit une augmentation de 25 % (« en considérant le périmètre de dépenses élargi ») ou de 8% (en prenant le «périmètre strict »).
Un manque criant de pilotage de la donnée
Des résultats trop faibles en matière de démocratisation
Malgré ses « efforts soutenus » et des « financements accrus », le ministère de la Culture n’obtient que des résultats « en demi-teinte », en matière de démocratisation culturelle. « Les études menées par le ministère sur l’évolution des pratiques culturelles montrent à la fois un élargissement relatif des publics et la nécessité de l’amplifier », note la Cour. Un objectif « crucial », notamment, « dans un contexte marqué par l’essor du numérique et l’impact de la crise sanitaire. »
Pour les auteurs, une progression de l’inclusion culturelle passera par « des articulations renforcées avec d’autres politiques publiques », le ministère de l’Education nationale figurant au premier rang des interlocuteurs de la Rue de Valois...
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