Dans une lettre adressée à Rima Abdul-Malak, les représentants du secteur public du spectacle vivant détaillent leurs attentes. Un courrier au ton ferme, qui scelle leur détermination pour les discussions avec l'Etat.
Datée du 19 mai et diffusée dix jours plus tard, le courrier adressé à la nouvelle ministre de la Culture Rima Abdul-Malak par l’Union syndicale des employeurs du secteur public du spectacle vivant (Usep-SV (1) ) et la CGT- spectacle a tout d’une lettre de cadrage.
Sept dossiers à prioriser pour le spectacle vivant
Les signataires y listent sept dossiers qu’ils demandent à la locataire de la Rue de Valois d’ouvrir rapidement. A commencer par trois problématiques, qui constituent « l’architecture d’une politique publique de la culture ».
- renforcement du service public ;
- financement de la culture par les collectivités ;
- indépendance de l’audiovisuel public et garantie de son financement.
Suivent quatre autres « chantiers considérables qui ont besoin de la mobilisation forte du ministère de la culture » :
- parité femme-homme et lutte contre les violences sexuelles et sexistes et les stéréotypes de genre :
- transition écologique (refondant « un modèle ayant au coeur d’associer les enjeux sociaux, écologiques et culturels ») ;
- diversité ;
- emploi et droits sociaux des professionnels du spectacle.
Enfin les responsables des équipements publics se promettent de l’ «interpeller de nouveau sur le Pass culture » : « nous contestons encore [son modèle], et ses financements excessifs qui privent les opérateurs culturels de moyens pourtant indispensables aux actions de médiation qu’ils sont les seuls à pouvoir mener.»
Pas de blanc-seing donné à la ministre de la Culture
Pour les quatre organisations d’employeurs et la CGT, le message est clair : ne pas se laisser dicter l’agenda ministériel. En début de lettre, ces derniers lui rappellent d’ailleurs le contexte de la réélection d’Emmanuel Macron, avec la présence de la candidate du Rassemblement national au second tour, contre laquelle ils estiment avoir « assumé [leurs] responsabilités d’organisations syndicales démocratiques ». Décision qui, soulignent-ils, « ne vaut évidemment pas un blanc-seing à votre gouvernement, loin s’en faut. »
Les signataires du courrier appellent de leurs voeux « un climat de confiance impérieux entre les organisations représentatives, les élus locaux et le gouvernement, qui a tant fait défaut ces 5 dernières années. »
« Dimension transversale de la culture »
Au niveau de l’Etat, ils demandent, outre des moyens « dignes » de la place que doit avoir la culture dans l’architecture gouvernementale, une « dimension transversale » incarnée par un « comité intergouvernemental pour la culture. Cette ambition devra se traduire par des « moyens humains et financiers permettant de rayonner sur l’ensemble des territoires et d’assurer des conditions d’emploi et de salaires dignes des compétences et de l’exigence que requièrent nos missions. »...
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