Tenante du classicisme, des beaux-arts et du bon sens, elle s’installe au ministère de la Culture. Les raisons de son retour en politique.
L’information est tombée deux jours après l’arrivée de Roselyne Bachelot. Sa biographie, drôlement intitulée La Vie en rose , est reportée à 2021. Parce que le texte n’était pas achevé, précise l’éditeur, sans que personne en croie un traître mot.
Les Français attendront: cette ministre occupe le terrain politique, puis médiatique, depuis 1988. Après avoir bourlingué de l’Assemblée nationale au ministère de la Santé, en passant par celui de l’Écologie, animatrice sur D8, esprit farceur aux «Grosses Têtes», Bachelot est connue comme le loup blanc.
Ce portefeuille, elle en «rêvait». C’est même ce vieux rêve qui l’a poussée à renier sa promesse de ne plus toucher à la politique. «J’ai d’abord dit non, mais quand Jean Castex m’a dit que c’était pour la Rue de Valois, alors là, j’ai craqué», a-t-elle raconté. Brutalement, pendant le confinement, elle est revenue sur la scène politique, en défendant sa gestion du stock de précaution des masques constitué pendant la grippe aviaire. Dieu sait si on le lui avait reproché, à l’époque! Aujourd’hui, le gouvernement, englué dans un scandale d’État pour pénurie de masques, peut se réjouir de la compter dans ses rangs.
Mieux: Bachelot était un bon poids lourd politique dans les gouvernements Raffarin ou Fillon. Elle est désormais une caution populaire dans un gouvernement qui n’en a pas tant que cela. «Elle n’a jamais été autant à sa place qu’aujourd’hui», résume Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, qui l’a côtoyée dans les gouvernements Raffarin et Fillon.
Son nom n’est pourtant pas arrivé comme une évidence et Emmanuel Macron a beaucoup cherché avant de trouver l’oiseau rare pour remplacer Franck Riester. Elle n’est pas une fidèle de la macronie. En 2012, c’est pourtant elle qui avait recommandé son ami le baryton Jean-Philippe Lafont au candidat Macron pour quelques séances de coaching de voix. On dit que c’est Jack Lang qui assure l’avoir souvent reçue en ami à l’Institut du monde arabe (IMA), par qui cette femme de 73 ans est entrée dans le jeu. C’est en tout cas le président de l’IMA qu’elle a appelé dans les toutes premières heures.«Vous êtes un des pères spirituels du ministère», l’a-t-elle flatté. Elle a ensuite joint Stéphane Bern, un autre de ses proches. Les deux hommes, connus pour leur entregent et leur carnet d’adresses, se sont chargés de distiller la bonne nouvelle dans tout Paris. «C’est une femme formidable», a assuré le premier, tandis que le second s’est réjoui de la promesse faite par la nouvelle ministre «de ne pas laisser tomber le patrimoine et de travailler en bonne harmonie avec lui».
Depuis, le temps s’est accéléré. La passation de pouvoir entre Franck Riester et Roselyne Bachelot a été...
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