Une mobilisation dans trois théâtres nationaux réclame la réouverture des lieux culturels, fermés depuis la fin d’octobre en raison de l’épidémie de Covid-19.
La ministre de la culture, Roselyne Bachelot, a jugé, mercredi 10 mars, « inutile »et « dangereuse » l’occupation des théâtres pour réclamer la réouverture des lieux culturels. Ce « n’est pas le bon moyen, c’est inutile (…). Ces manœuvres sont dangereuses » et menacent « des lieux patrimoniaux fragiles », a déclaré la ministre à l’Assemblée nationale à l’occasion des questions d’actualité au gouvernement.
L’occupation de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, à Paris, la semaine dernière a enclenché un mouvement qui se poursuit, suivi notamment par deux autres théâtres nationaux, la Colline, dans l’Est parisien, et le Théâtre national de Strasbourg (TNS).
En plus de la réouverture des lieux culturels dans le respect des consignes sanitaires, les manifestants réclament entre autres une prolongation de l’année blanche pour les intermittents et son élargissement à tous les travailleurs précaires et saisonniers.
Mme Bachelot a réaffirmé le soutien du gouvernement au monde de la culture, très fortement touché par la crise sanitaire : « C’est une spécificité de la France, dans aucun pays du monde on ne soutient la culture comme on la soutient dans notre pays. »
« Dis, quand rouvriras-tu ? »
« Nous travaillons à maintenir les droits des intermittents. En aucune façon nous ne reviendrons sur les droits des intermittents, nous les protégerons », a-t-elle ajouté. Et de préciser que le gouvernement travaille « à améliorer les dispositions en particulier avec les primo-entrants, car il faut protéger les jeunes dans la culture ». La ministre a aussi évoqué une réunion jeudi avec le premier ministre, Jean Castex, et des « annonces substantielles à faire pour ce monde de la culture que nous voulons protéger ».
Le directeur de la Colline, le metteur en scène et dramaturge Wajdi Mouawad, a apporté son soutien au mouvement de protestation dans un communiqué mercredi : « La Colline appuie, dans le dialogue et la confiance, le geste des étudiants qui ont investi son espace. Ils sont ici chez eux. Notre devoir est d’être à leur écoute, de les comprendre et de les encourager dans la démarche de leur pensée », a-t-il dit, précisant que le théâtre allait relayer leurs messages et les accueillerait « jusqu’à la fin de leur geste ».
Depuis mardi, des étudiants du Conservatoire national supérieur d’art dramatique (CNSAD), de l’Ecole supérieure d’art dramatique (ESAD) et du Studio ESCA (Ecole supérieure de comédiens par l’alternance) manifestent devant le théâtre parisien et une trentaine d’entre eux se trouvent à l’intérieur.
A Bordeaux, les...
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