Dans une lettre adressée au ministre de la Culture, le président et le président délégué de la région Sud demandent à l’Etat de se prononcer sur la tenue ou non des événements estivaux.
Dans un courrier du 7 avril adressé à Franck Riester, Renaud Muselier, président de la région Sud-Provence-Alpes-Côte d'Azur, et Christian Estrosi, président délégué, rappellent que cette région est la première région de France à compter le plus de festival d’été, dont le Festival d’Avignon, le Festival d’Aix-en-Provence, les Chorégies d’Orange, le Festival international de piano de la Roque-d’Anthéron, pour ne citer qu’eux.
« Toutes ces manifestations sont aujourd’hui en cours de préparation. Toutes espèrent pouvoir se tenir et s’organisent en ce sens, réduisant pour certaines leur programmation, la décalant dans le temps pour d’autres, étudiant avec les artistes, techniciens, équipes de direction, de production ou de communication toutes les alternatives au programme prévu et toutes les manières de rencontrer le public sitôt que cela sera possible. »
Ils fixent une échéance au ministre de la Culture : « Nous savons, vous comme nous, que l’incertitude ne peut pas durer. Au plus tard à la fin du mois d’avril, il faudra choisir : renoncer, par précaution, à tout rassemblement jusqu’à la rentrée de septembre ou au-delà : permettre la tenue d’événements de taille modeste fondés sur une jauge réduire de spectateurs ; considérer que le déconfinement sera effectif dès le milieu du mois de juin et permettra à chaque festival d’avoir lieu, même dans un format différent de celui imaginé au départ. »
« Nous savons, vous comme nous, que ce choix sera lourd de conséquences : d’abord pour les organisateurs et les artistes, ensuite et tout autant pour tous les acteurs économiques des territoires concernés qui seront lourdement pénalisés si l’annulation pure et simple est décrétée, » ajoutent les deux élus.
Soulignant l’impact à venir sur la filière culturelle, sur l’Etat, les collectivités locales, les mécènes privés et les compagnies d’assurance, rappelant l’engagement exceptionnel de la région en soutien au monde de la culture (35 millions d’euros) et le fait que la culture représente 5% du PIB régional et plus de 50 000 emplois, ils demandent à Franck Riester « soit de décréter l’état d’urgence sanitaire pour cet été, au plus tard le jeudi 30 avril, soit de préciser à cette date quelles mesures [il considère] comme inévitables à partir de la mi-juin, afin que chaque festival puisse décider de sa tenue ou de son annulation ».
Lire le courrier dans son intégralité :
Antoine Blondel