Le départ du directeur historique du festival va permettre de repenser la forme à lui donner dans l’avenir. Nombreux sont ses dauphins prêts à prendre la relève de ce grand mousquetaire de la danse.
Partira, partira pas? Chaque printemps au moment de la présentation de Montpellier Danse, chaque été au moment de son communiqué de clôture, la question revenait comme un rituel. En se frottant les mains, Jean-Paul Montanari s’en amusait.
Les dauphins potentiels se pressaient pour prendre la relève, Benjamin Perchet, Dimitri Chamblas, Salvador Garcia et Montanari se réjouissait de les prendre pour interlocuteurs sans pour autant céder sa place. Et voilà. C’est tombé. À deux mois de ses 77 ans, au 1er octobre prochain, il tirera sa révérence: «Quand tu t’endors systématiquement au spectacle, tu es bien obligé de reconnaître que quelque chose s’est cassé entre toi et un art que tu as passionnément aimé», dit-il. «Sur le plan de l’histoire de la danse, Montpellier pèse lourd. Le premier Centre Chorégraphique National s’y est ouvert en 1980 avec Dominique Bagouet, et avec lui et Georges Frèche nous avons construit cet énorme ensemble autour de l’Agora, cité de la danse, avec le Festival qui correspondait à l’état de cet art à un certain moment. Est-ce que cela correspond encore aux propositions des chorégraphes aujourd’hui, et aux demandes du public? Ça n’est pas à moi de le dire, je suis un sortant», ajoute-t-il.
Ce festival 2024 qui réunit Wayne McGregor, Saburo Teshigawara, Anne Teresa de Keersmaeker, Arkadi Zaides, Daina Ashbee et bien d’autres, sera donc son dernier. Manière de boucler la boucle, il y aura aussi Angelin Preljocaj, danseur chez Bagouet lors de son installation au CCN de Montpellier, et Merce Cunningham, cher à son cœur, dont les cendres ont été répandues à l’Agora-cité de la danse de Montpellier.
Garder le cap
Lorsque Montanari crée avec Dominique Bagouet le festival de danse en 1981, dans la cour Jacques Cœur, en plein air, c’est un acte politique.
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