Selon le syndicat, les déclarations de ce matin du ministre de la Culture sur les « petits festivals » plongent le secteur du spectacle... dans la confusion la plus totale !
Communiqué du Prodiss, Syndicat national du spectacle musical et de variété, le 16 avril 2020
Alors que le Président de la République a affirmé dans son allocution du lundi 13 avril que les rassemblements, dont les festivals et autres évènements ouverts public ne pourront se tenir au moins jusqu'à mi-juillet, le ministre de la Culture Franck RIESTER, invité de France Inter, a indiqué ce matin que, « pour autant, pour des plus petits festivals, à partir du 11 mai, on peut voir de quelle manière peuvent être organisés certains d’entre eux ». « La priorité c’est la sécurité des spectateurs, des artistes, des techniciens. Si des festivals sont adaptés à des jauges petites, qu’il n’y a pas de problème de sécurité, nous les accompagnerons. »
Cette déclaration plonge l’ensemble du secteur du spectacle dans la plus grande confusion : festivals, producteurs de concerts, artistes et spectateurs sont dans l’incompréhension. A ceci s’ajoute que l’arrêté précisant le cadre juridique de l’interdiction des festivals, à horizon 15 juillet, n’est toujours pas paru.
En effet, suite aux annonces d’Emmanuel MACRON, de nombreux festivals prévus après le 11 mai ont déjà annoncé leur annulation…
Une entreprise a besoin de visibilité et de lisibilité, d’autant plus dans le contexte d’incertitudes actuel. Autrement dit, d’un discours clair, précis et cohérent, et qui soit responsable.
Aussi, alors que le ministre de la Culture sera auditionné ce jour, à 15h00, au Sénat, par la Commission de la culture, de l'éducation et de la communication, le PRODISS l’appelle à faire de nécessaires clarifications :
o quelles sont les définitions données aux « grands festivals » et « petits festivals » ?
o que doit-on entendre par « jauges petites » ?
o quelles sont les conditions pour que « certains des petits festivals » puissent ouvrir « à partir du 11 mai » ?
o cela signifie-t-il que les concerts pourraient aussi se tenir ?
o qu’entend le ministre par « problème se sécurité » ?
o quelles sont les conditions envisagées de cette possible reprise le 12 mai, dans le contexte d’un nécessaire devoir de réserve sanitaire ?
Les festivals, et plus largement les spectacles, ne fonctionnant pas en vase clos, ses réponses seront observées non seulement par le secteur du spectacle vivant et ses milliers d’entrepreneurs, mais aussi par des centaines de collectivités, dont l’attractivité et l’équilibre économique en dépend. Le secteur représente près de 5 milliards de chiffre d’affaires et 135 000 emplois faisant vivre le tissu économique de nombreux territoires.
« Les crises sanitaire et économique que la France traverse aujourd’hui sont trop graves pour qu’à celles-ci s’ajoutent des déclarations confuses. »
Olivier Darbois, Président du PRODISS
Télécharger le communiqué :
http://www.prodiss.org/sites/default/files/atoms/files/cp_prodiss_itwriester_16042020_.pdf