À quelques jours de la Fête de la musique, les entrepreneurs de spectacles (salles, festivals, producteurs de spectacles, théâtres privés et cabarets) réclament un déconfinement total et sans distanciation pour une reprise véritable des spectacles en France.
Quelques jours avant l’allocution du Président de la République tenue ce dimanche 14 juin, les professionnels du spectacle ont fait part de leur inquiétude quant à l’avenir du secteur. « Pas la moindre enveloppe budgétaire nouvelle n’est annoncée pour abonder le FUSV (Fonds d’urgence pour le Spectacle Vivant) au-delà de son budget actuel prévu pour aider les entreprises […] Quant au crédit d’impôt pour le spectacle, un dispositif indispensable pour soutenir la reprise du secteur, il est le grand absent des mesures pour la culture ! »
Dans un communiqué de presse du 12 juin, le PRODISS (Syndicat National du Spectacle musical et de variété), le CAMULC (Organisation patronale représentative des Cabarets, Music-Hall et lieux de Création) et le SNTP (Syndicat National du Théâtre Privé) interpellent le Président de la République et le Premier Ministre sur la nécessité de déconfiner le spectacle vivant.
« Si les spectacles ne reprennent pas, la casse sociale sera inéluctable. » Après plus de trois mois d’arrêt total de leurs activités, plus de la moitié des entreprises du spectacle vivant risquent la faillite. Le PRODISS précise que parmi ses seuls membres, la situation actuelle impacte 21 635 artistes et techniciens en régime d’intermittence, soit 76% des emplois du secteur, en plus des 46% emplois permanents en risque également.
Les organisations s’interrogent aussi sur les mesures portées par le ministère de la Culture face à la crise : 1,3 milliards d’euros en faveur du secteur culturel, dont 949 millions d’euros dédiés aux droits des intermittents. « Doter le Centre National de la Musique d’un montant de 50 millions d’euros, face à plus de 2 milliards d’euros de pertes subies par le secteur, c’est une mesure d’urgence, à peine de sauvegarde, mais en aucun cas de relance. »
« La distanciation s’appliquerait aux spectacles mais pas dans les trains. » Une différence de traitement qui pose question pour les entrepreneurs de spectacles. Selon eux, « un spectacle cadenassé par les contraintes du Covid, avec une salle au deux tiers vide de public ne fait pas sens. »
« L’enjeu, c’est la société dans laquelle nous aimons vivre, vous, nous et la grande majorité des français, et dans laquelle nous nous reconnaissons ! » Dans ce contexte, une action de la part du Gouvernement semble indispensable pour accompagner la sortie de crise du spectacle vivant. Il s’agit de la survie d’un pan entier du secteur culturel du pays.
Léa Chevrel