Les professionnels du spectacle dénoncent deux poids deux mesures : ce qui est autorisé dans les transports ou dans un célèbre parc thématique ne l'est toujours pas dans les théâtres et les salles.
Dans son intervention télévisée de dimanche soir, Emmanuel Macron est resté étonnamment muet sur la réouverture des lieux de spectacle. Plusieurs organisations représentatives avaient pourtant rédigé la semaine dernière des lettres ouvertes réclamant un assouplissement des contraintes sanitaires.
« Un spectacle cadenassé par les contraintes Covid, avec une salle au deux tiers vide de public ne fait pas sens », avaient par exemple écrit le Prodiss, le Camulc et le SNDTP. « La distanciation s’appliquerait aux spectacles mais pas dans les trains : une différence de traitement qui pose aujourd’hui question. »
Ces organisations s’interrogent par ailleurs sur « les mesures portées par le ministère de la Culture » face à la crise sanitaire qui paralyse leur secteur d’activité. « Doter le Centre national de la musique d’un montant de 50 millions d’euros, face à plus de 2 milliards d’euros de pertes subies par le secteur, c’est une mesure d’urgence, à peine de sauvegarde, mais en aucun cas de relance », critiquent-ils.
Les entrepreneurs du spectacle vivant réclament «un déconfinement total et sans distanciation pour une reprise véritable».
De plus en plus de professionnels, et de citoyens, s'étonnent de la réouverture de gradins – y compris en intérieur – au Puy du Fou (la réouverture du parc d'attraction avait provoqué un tollé) et du fait qu'il soit possible de voyager pendant plusieurs heures dans un train, en étant assis l'un à côté de l'autre.
Le 26 mai, Franck Riester avait pourtant déclaré : «Ma conviction, et je milite pour ça, c'est qu'on puisse en même temps rouvrir progressivement les salles de spectacles, les théâtres, pourvoir réorganiser progressivement (...) un certain nombre de concerts y compris en extérieur pour permettre que progressivement les artistes retrouvent leur public.»
A.B.