A peine arrivée Rue de Valois, la nouvelle ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, reçoit les desiderata des professionnels sur les dossiers prioritaires à traiter. De leur côté, les élus chargés de la culture sont déjà sur le pont pour défendre les politiques culturelles territoriales. Tour d'horizon des principaux dossiers que la nouvelle ministre devra ouvrir rapidement.
Nul ne sait encore comment Rima Abdul-Malak compte aborder les relations entre l’Etat et les collectivités. Jusqu’à présent, l’essentiel des propos de la nouvelle ministre a porté sur les industries culturelles et l’audiovisuel public. Elle devra pourtant assez vite ouvrir quelques dossiers cruciaux sur lesquels l’attendent les collectivités.
Financement de la culture : l’inquiétude des collectivités
Pour gagner la confiance des élus locaux et des professionnels, Rima Abdul Malak devra faire montre de combativité pour défendre la culture auprès de… Bercy.
La perspective des nouvelles réductions budgétaires que le président réélu compte imposer aux collectivités – 10 milliards d’euros durant le second quinquennat – a glacé les acteurs culturels locaux publics et associatifs. Compétence optionnelle, la culture se trouve fragilisée à chaque épisode de diète budgétaire.
La FNCC et l’AMF entendent bien combattre ce projet. La FNCC n’a de cesse de rappeler qu’il n’y a pas de développement culturel sans les collectivités, qui en constituent le premier contributeur financier et « ont été au rendez-vous pour soutenir les professionnels face à la pandémie ». « Le foisonnement qui singularise la vitalité culturelle française s’appuie de manière essentielle sur l’engagement des collectivités », martèlent les élus chargés de la culture, qui comptent bien en convaincre la nouvelle locataire de la Rue de Valois.
La FNCC veut se faire des alliés parmi les parlementaires. Au-delà de la question financière, la fédération sera de nouveau sur le pont durant la campagne des législatives des 12 et 19 juin pour faire valoir ses priorités en matière de culture.
Du côté des professionnels, le SNSP réclamera à la ministre un « renforcement des moyens d’action du ministère de la culture tant sur le plan humain que matériel. »
Bibliothèques : des professionnels déterminés
La nouvelle ministre aura affaire à des bibliothécaires prêts à monter au créneau : pas question de laisser retomber la dynamique portée par l’Etat durant le premier quinquennat et saluée par l’ABF.
Dès la réélection d’Emmanuel Macron, l’ABF a fait savoir dans un courrier adressé à l’Elysée ses points de vigilance pour la mise en œuvre de la loi du 21 décembre 2021 sur les bibliothèques, et faire de leurs équipements des « outils incontournables » de politique culturelle :
- élargissement des horaires d’ouverture ;
- amélioration du maillage du territoire français en bibliothèques ;
- aides de l’Etat ;
- implication des bibliothèques dans la transition écologique ;
- réforme des statuts et des concours.
En vue des élections législatives, l’ABF a réitéré l’exercice en demandant à ses adhérents de faire signer aux candidats une liste d’engagements pour leur future action en tant que parlementaire.
Spectacle vivant : des urgences très diverses à traiter
Dès l’annonce de la nomination de Rima Abdul-Malak Rue de Valois, le Syndeac lui a envoyé un courrier, le 19 mai, sous la plume de son président Nicolas Dubourg pour réclamer la mise en œuvre d’une « parité parfaite dans le champ culturel ».
Pour le Syndeac, « la parité culturelle doit s’entendre aussi bien en nombre de nominations de directions qu’en budgets alloués auxdites structures ». Comprendre : les femmes doivent aussi gérer des institutions culturelles dotées de budgets importants.
De son côté, Profedim, qui réunit le secteur musical subventionné (1), propose d’ores et déjà à la nouvelle ministre d’échanger sur un certain nombre de dossiers :
- diversité musicale ;
- éducation artistique et culturelle ;
- mobilité artistique « dans le respect des objectifs de la transition écologique et sociale » ;
- développement du numérique et la répartition des rémunérations.
Pour sa part, le SNSP met aussi l’accent sur les modalités du dialogue avec les professionnels. C’est le cas en matière d’éducation artistique la plaidera, avec l’instauration d’une « une véritable plateforme de pilotage et de concertation des politiques d’éducation artistique et culturelle en interministériel ». Les scènes publiques plaident aussi pour des « liens de confiance avec tous les corps intermédiaires représentatifs de [leur] branche. »
Autre sujet – qui risque de donner lieu à des discussions mouvementées – que l’ensemble des organisations professionnelles veulent rapidement aborder : l’avenir du régime d’assurance chômage des intermittents du spectacle, qui sera mis sur la table à l’automne.
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