Installé sur 1000 m2, le nouveau dispositif au nord de Paris propose de nouvelles manières de mettre les 4-10 ans en contact avec les sons.
Ils sont plus de 200: ingénieurs, savants fous, designers, chorégraphes, illustrateurs, neuroscientifiques, toqués de musique qui travaillent depuis 2018 à concevoir la Philharmonie des enfants. La tâche est énorme: il n’est pas simple d’inventer 1000 m2 de circuit et 32 dispositifs qui donnent envie aux enfants de faire de la musique. Certains reposent sur le défi, d’autres sur le mimétisme, d’autres encore sur l’imaginaire. Les jeux longuement éprouvés sont répartis dans cinq univers thématiques (En scène, Machines sonores, Forêt de sons, Des voix par milliers, Par ici la musique) dessinés et peints en couleurs acidulées par la scénographe Constance Guisset. Un atelier est ouvert aux concepteurs qui voudraient en imaginer d’autres.
L’idée est de tourner et de doubler le nombre d’installations déjà imaginées. Celles en place exploitent toutes les musiques et donnent aux petits l’envie de pousser la chansonnette, pincer les cordes ou les frapper, assembler les sons, s’accorder avec les autres et s’en mettre plein les oreilles. Ils donnent aussi envie d’écouter aux murs. Ceux-ci accueillent des personnages imaginés par le dessinateur Brecht Evens qui content leurs histoires et d’autres encore. Il suffit de coller l’oreille aux cornets qui ponctuent les espaces, tout en gardant un œil sur la boule du temps remise à chaque visiteur; elle s’éclaire lorsque l’heure de visite s’achève. C’est alors le moment de se diriger vers «le grand final».
«La Philharmonie des enfants est à l’intersection de nos priorités, dit Laurent Bayle, président de la Philharmonie de Paris à l’initiative de cet espace. Nous affirmons qu’elle n’est pas une salle de concert mais un modèle qui met le concert en perspective avec d’autres modes d’appropriation de la musique. Il a donc fallu inventer ceux-ci; les expositions correspondent à un de ces modes, les orchestres d’enfants à un autre, les ateliers, à un troisième. La Philharmonie des enfants s’est ancrée sur la recherche d’une idée novatrice pour donner aux 4-10 ans un premier contact avec la musique. De manière autonome et sans les parents.» Les ateliers de la Philharmonie, en effet, n’y suffisent plus. Leurs 200.000 heures dispensées sont prises d’assaut par plus de 15.000 enfants.
"On ne va pas évaluer le résultat en termes de pratique musicale mais pointer une capacité d’écoute" Mathilde Michel-Lambert, directrice de la Philharmonie des enfants
L’idée d’inoculer la musique en douceur dès le plus jeune âge prospère depuis des années. Sous des formes diverses. Daniel Barenboïm a créé en 2004 à Berlin un ...
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