Si la nouvelle équipe, menée par Louis Aliot, a annoncé la réouverture de l’école des beaux-arts, fermée en 2016, le monde artistique se montre méfiant.
A Perpignan, les choses bougent vite dans le secteur culturel après l’arrivée à la mairie de Louis Aliot, élu confortablement (53 %) à la tête d’une liste soutenue par le Rassemblement national (RN). En trois jours, le ton a été donné : le 9 juillet, les trois lauréats du prix Méditerranée annoncent qu’ils boycotteront la remise des prix prévue le 3 octobre dans la ville.
« Le prix Méditerranée nous a honorés, une telle distinction nous a réjouis venant d’une institution fondée par les défenseurs d’une certaine idée de l’espace méditerranéen, notre Mare nostrum, et des “diversités fondatrices de son identité”», écrivent le romancier et peintre marocain Mahi Binbine, lauréat du prix 2020 pour son livre Rue du pardon (Stock), l’auteur et journaliste italien Giosuè Calaciura, lauréat du prix étranger, et la franco-algérienne Souad Labbize, qui remporte le prix poésie.
« Or, dans la situation politique actuelle à Perpignan, les turbulences que traverse le Centre méditerranéen de littérature, organisateur de ce prix parrainé par la ville, nous amènent à décliner l’invitation (…), ajoutent-ils. Cette décision est motivée par le souhait d’éviter tout amalgame et toute récupération ou instrumentalisation de la culture à des fins idéologiques ou politiques. (…) En ces moments d’incertitude et plus que jamais, l’hospitalité, le vivre ensemble et la bienveillance n’ont pas de prix. Ou plutôt si, celui de l’engagement et de la solidarité (…). Par notre refus, nous souhaitons éveiller les consciences face aux idéologies du rejet et du repli sur soi. »
Le prix Méditerranée est une initiative du Centre méditerranéen de littérature, lui-même créé en 1982 par André Bonet… aujourd’hui maire adjoint délégué à la culture de Louis Aliot.
Des plasticiens perplexes
Deux jours plus tard, le même André Bonet fait une annonce qu’on n’attendait pas, en tout cas pas parmi les premières mesures du mandat, puisqu’elle ne figurait pas dans le programme de campagne du candidat Aliot : la réouverture de...
Lire la suite sur lemonde.fr