Les dernières annonces du gouvernement ont donné une lueur d’espoir aux organisateurs. Mais quelles sont leurs conséquences côté spectateurs ?
Jeudi 20 janvier, le gouvernement annonçait pour le 2 février la reprise des spectacles assis sans jauge, puis le 16 la reprise des concerts debout qui étaient interdits depuis trois semaines pour freiner la propagation du variant omicron. Une nouvelle rassurante pour les acteurs du secteur qui détaillent la forme que devraient prendre ces manifestations festives dans les mois à venir. Alors on se (re) lève et on s’éclate ? Oui, enfin presque car quelques incertitudes persistent.
Pourquoi ce délai entre assis et debout ?
Si les concerts debout doivent reprendre le 16 février, ceux assis, qui se limitaient depuis le 3 janvier à 2 000 spectateurs en intérieur et à 5 000 en extérieur, seront à nouveau autorisés sans jauge à partir du 2 février. Un calendrier décalé que déplore Laurent Decès, président du Syndicat des musiques actuelles (SMA) : «L’interdiction aurait dû être levée immédiatement dans les deux cas. Des études ont prouvé que les concerts debout ne comportaient pas plus de risques qu’assis. Mais, une fois de plus, les salles qui les accueillent sont stigmatisées et vont être perçues comme plus dangereuses.» «Avec un public plus jeune, plus agité, il est plus difficile de faire respecter le port du masque dans une configuration debout», rétorque cependant Olivier Darbois, président du Prodiss, le syndicat national du spectacle musical et de variété. Le masque, de fait, est encore obligatoire quel que soit le dispositif scénique, en intérieur comme en extérieur, pour limiter les risques de contamination.
Le passe vaccinal, nouveau sésame ou nouvelle contrainte ?
Il sera exigé dès 16 ans pour accéder aux spectacles. Ce document, qui entre officiellement en vigueur ce lundi 24 janvier, est aussi requis des salariés au contact du public et des artistes. Mais le SMA milite pour plus de souplesse de la part du gouvernement : «Le passe vaccinal nous inquiète parce qu’on sait qu’il y aura des “Novak Djokovic” parmi les artistes, et que leur refuser de jouer reviendrait à entraver leur liberté de création, argue Laurent Decès. Quant aux spectateurs, quand on pense qu’il va déjà être difficile de les faire revenir… ce document constitue une vraie contrainte supplémentaire.» La vaccination devenue quasiment obligatoire en France est peut-être, pourtant, ce qui permet pour la première fois depuis le début de la crise d’éviter une quelconque limitation des capacités d’accueil. À tel point que Christophe «Doudou» Davy, qui dirige Radical, un tourneur spécialisé dans le rock (Arctic Monkeys, Foo Fighters, Mac DeMarco…) est prêt à jouer le jeu du sésame : «Je préfère qu’on organise des concerts debout en demandant le passe vaccinal que des concerts assis sans passe, avec distanciation physique et réduction du nombre de places. D’autant que les artistes internationaux sont dans leur grande majorité vaccinés.»
“Les protocoles sanitaires ne sont pas homogènes, les autres pays ne reprennent pas toujours au même rythme que nous.” Olivier Darbois, président du Prodiss
Les artistes étrangers risquent-ils d’annuler ?
Au-delà du passe vaccinal, il est toutefois probable que certains d’entre eux, en particulier les Extra-Européens, soient forcés d’annuler leurs dates françaises. «Les protocoles sanitaires ne sont pas homogènes, les autres pays ne reprennent pas toujours au même rythme que nous, explique Olivier Darbois, à la tête du Prodiss. Des musiciens pourraient annuler toute une tournée européenne uniquement parce que deux ou trois territoires n’ont pas rouvert leurs salles.» À en croire Christophe Davy, le premier trimestre aurait ainsi déjà été ...
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