Réunis en marge du Festival d’Avignon, les élus à la culture sont montés au créneau le 17 juillet pour pointer les manquements de l’Etat dans la mise en œuvre du passe sanitaire dans les lieux culturels dont la jauge dépasse 50 personnes. Leur fédération (FNCC) réclame que la dimension financière de cette nouvelle mesure sanitaire soit prise en compte.

Dans un communiqué publié dans la soirée du 17 juillet, où chaque mot a été soupesé, la Fédération nationale des collectivités pour la culture (FNCC) affirme son adhésion à la vaccination de la population pour « juguler l’épidémie ».

Cependant les élus à la culture condamnent la méthode employée par le président de la République. « En démocratie, une décision politique se doit de satisfaire deux exigences : celle de l’équité et celle de la faisabilité. Ce qui, en l’état actuel, ne semble pas être le cas », estime la FNCC.

Interrogations sur le calendrier différencié de l’obligation du passe sanitaire
Le grief du manque d’équité porte sur le calendrier différencié entre, d’une part, les lieux de culture, dont les études « ont démontré qu’[ils] n’étaient ni plus ni moins propices à la dissémination virale que d’autres espaces de la vie publique », et, d’autre part, les cafés et les restaurants, pour lesquels le passe sanitaire ne sera obligatoire qu’à partir du 1er août. « Pourquoi, cette différence de traitement et de calendrier ? » demandent les élus à la culture.

Menace sur la reprise de la saison festivalière
Quant à leurs interrogations sur la faisabilité de la mesure annoncée par le président de la République le 12 juillet, elles visent la complexité de son application « pour les manifestations culturelles, surtout en extérieur. ». A l’instar de nombre de professionnels, la FNCC craint qu’elle porte « un coup d’arrêt définitif à la reprise tant attendue de la saison festivalière. »

La FNCC invite à voir plus loin que le seul horizon culturel : en effet, elle évoque de possibles « ruptures sociales, territoriales et générationnelles de l’accès...