Le décret étendant le pass aux lieux culturels et de loisirs qui accueillent au moins 50 personnes permet aux spectateurs d'ôter le masque. Mais les salariés devront garder le leur, et les préfets pourront décider localement du maintien de l'obligation, à l'instar des exploitants de salles.
Une liberté supplémentaire pour le prix d'un pass sanitaire. Les Français doublement vaccinés, immunisés, ou testés négatifs devraient pouvoir désormais ôter le masque au cinéma ou au théâtre. « Là où il y a le pass sanitaire », les personnes « pourront enlever le masque », car « ça veut dire qu'on est sûr que toutes les personnes qui rentrent sont vaccinées complètement ou ont un test très récent qui est négatif », a expliqué le ministre de la Santé Olivier Véran sur RTL, mardi matin.
Cette exemption de port du masque figure dans le décret qui étend l'obligation de présenter un pass sanitaire Covid, paru mardi au journal officiel. Le sésame sous forme de QR Code est désormais requis dans les établissements qui reçoivent du public dès lors qu'ils accueillent au moins 50 personnes - salles de spectacle, mais aussi salles de sport, chapiteaux, musées, bibliothèques…
La jauge était auparavant de 1.000 personnes. Mais Emmanuel Macron a annoncé le 12 juillet un durcissement des conditions d'accès afin d' inciter les Français à se faire vacciner .
Ceinture et bretelles
Ce n'est que la première étape de cette extension du pass sanitaire . Sitôt promulgué le projet de loi sanitaire qui est examiné à l'Assemblée en première lecture depuis ce mardi, il sera également requis dans les cafés, restaurants, centres commerciaux de grande taille, trains et avions (pour des trajets de longue distance).
Ces mesures supplémentaires ont été prises pour faire face à la contagion rapide du variant Delta, qui rallume le feu épidémique plus tôt que prévu. Auditionné à l'Assemblée sur le projet de loi sanitaire ce mardi, Olivier Véran a insisté sur les 18.000 cas de Covid enregistrés la veille, en croissance de 150% sur une semaine.
«Si on pouvait mettre les mesures du pass sans même attendre une loi, je le ferais», a-t-il clamé, assurant que le délai de mise en oeuvre est court, car ce n'est «pas une question de confort». Du coup, la suppression du masque en salle apparaît à contre-courant.
Sur France Inter, mardi, l'épidémiologiste Dominique Costagliola s'en est alarmée, évoquant sa « stupeur », à l'idée que l'on puisse croire « qu'on n'a plus besoin du masque », au moment où « il faudrait ceinture et bretelles ». Les contaminations d'aujourd'hui sont la conséquence de la quatrième étape du déconfinement, le 30 juin , a-t-elle déclaré, puisqu'« il faut 2 à 3 semaines pour voir les conséquences de la levée des mesures ». Quant à l'extension du pass sanitaire, elle ne répandra ses bienfaits qu'aux alentours de la mi-août. En attendant, elle appelle donc à la plus grande prudence.
Le choix du préfet ou de l'organisateur
« Pour aller au cinéma ou au théâtre demain le passe sanitaire sera obligatoire mais plus le masque. Tout cela est incompréhensible », s'est également ému...
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