Une nouvelle fois, les acteurs du monde de la culture interpellent le gouvernement. Dans une lettre ouverte publiée par Le Parisien ce dimanche, signée par une vingtaine de syndicats et de fédérations du secteur, ils demandent à Emmanuel Macron un calendrier de réouverture clair et prennent pour exemple leurs voisins européens, qui ont déjà enclenché la réouverture des salles.
Ce mouvement, baptisé #RebranchonsLaCulture, publie cette tribune pour marquer le premier anniversaire de la mise à l'arrêt du monde de la culture à cause du coronavirus: l'interdiction de se rassembler à plus de 5000 personnes dans des lieux fermés avait été annoncée le 29 février dernier. Depuis, les salles de concerts, de cinéma, les théâtres et les musées ont passé la majeure partie de l'année fermés, faisant de la culture l'un des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire.
"L'impact économique de la crise sanitaire sera durable pour la culture avec des chutes de revenus massives observées au niveau européen", déplore cette tribune, citant plusieurs études réalisées sur le sujet. "En France, 1,3 million d'emplois portés par les industries culturelles et créatives sont directement menacés et l'impact de la crise sanitaire a fait chuter son chiffre d'affaires de 91 milliards d'euros à 62 milliards d'euros, soit une perte de 32%.
Une "discrimination"
Le frustration du monde de la culture s'est accentuée en fin d'année 2020: la réouverture des salles, annoncée pour le 15 décembre à condition que les objectifs sanitaires soient atteints, n'a finalement pas eu lieu.
"(La culture) n'a jamais pu bénéficier de visibilité sur son calendrier de reprise, alors que de nombreux centres commerciaux et commerces non essentiels ont pu rouvrir dès le 28 novembre", s'agacent les signataires, parmi lesquels le Prodiss (Syndicat national des producteurs, diffuseurs, festivals et salles de spectacle musical et de variété), la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) ou le SMA (Syndicat des musiques actuelles), qui dénoncent une "discrimination".
Les professionnels redoutent une "génération sacrifiée" de talents qui "vont devoir renoncer à leur métier" ou "ne pourront jamais éclore", et évoquent une "urgence nationale". Pour eux, cette fermeture des lieux culturels résulte d'un "choix politique", prenant pour témoin certains voisins européens qui ont relancé leur activité culturelle:
"C'est le cas par exemple de l'Espagne, dont les spectacles et les cinémas ont repris depuis l'été dernier, avec un protocole sanitaire strict; ou de l'Italie, qui a rouvert le 18 janvier ses institutions culturelles dans les six régions les moins exposées au Covid-19."
"Accélérer la mise en oeuvre des aides"
"Nous appelons l'Etat à déconfiner la culture", déclarent-ils enfin, exposant deux pistes :...
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