Un collectif, à l’initiative de Hind Meddeb et Valérie Osouf, de la Société des réalisatrices et réalisateurs de films et de la CGT-Spectacle, où figurent notamment Alice Diop, Pierre Lescure et Abderrahmane Sissako, demande aux autorités françaises de délivrer des visas à leurs homologues soudanais, en première ligne du mouvement de libération du pays.
Le samedi 15 avril, le Soudan est entré dans une guerre qui piège la population civile, prise en étau entre deux factions rivales de l’armée qui se disputent le contrôle du pays. En quelques années, une milice paramilitaire – les janjawids, désormais Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti » – qui, jusque-là, secondait l’armée régulière dans sa répression de toute contestation politique est devenue plus riche et plus puissante que l’Etat, se retournant contre ceux-là mêmes qui l’avaient créée.
Contrairement à la version diffusée par certains médias internationaux, il n’y a pas de guerre civile au Soudan. Un conflit armé oppose deux généraux sanguinaires, Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane et « Hemetti », autrefois alliés de circonstance et désormais frères ennemis. Deux hommes au lourd passé de génocidaires, tous deux reconnus coupables, dans les années 2000, de crimes de guerre et de crime contre l’humanité au Darfour.
Deux hommes qui se soucient fort peu du sort de la population civile et qui n’agissent qu’au nom de leurs intérêts propres, privant depuis des années le Soudan de ses richesses minières et agricoles.
Deux hommes prêts à tout pour asseoir leur pouvoir : bombardement des centres-villes, destruction des hôpitaux et des infrastructures locales, enlèvements, viols, saccages des habitations, pillages, tirs à l’arme lourde dans les rues, non-respect des accords de cessez-le-feu, profitant des trêves annoncées pour avancer leurs positions et faire toujours plus de victimes parmi les civils.
La mort rôde
Partout au Soudan, la mort rôde. Et elle menace particulièrement les artistes et les intellectuels qui ont été en première ligne du...
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