Après avoir interpellé Emmanuel Macron sur le sort des intermittents, le collectif de plus de 800 personnalités du monde de la culture repart à l'attaque en soutien aux intérimaires et autres «extras» du secteur, massivement hors des radars des politiques de soutien mises en œuvre par le gouvernement et qui vont basculer au RSA.
TRIBUNE. La semaine dernière, nous avons signé une tribune sur le silence et sur l’oubli qui entouraient le monde de la Culture dans cette triste période de crise sanitaire et d’inactivité forcée.
Cette tribune portait sur deux points décisifs. Elle demandait un grand plan d’urgence pour la culture dans lequel nous pourrions lire des orientations claires et la prise en compte de la spécificité des contrats courts, puisque la grande majorité d’entre nous travaille «à la mission».
Cette tribune a été publiée par le journal le Monde puis sur le site de France Inter, faisant réagir les pouvoirs publics. Mercredi dernier, le président de la République a fait des annonces.
Les mesures annoncées ont répondu pour une part aux attentes du monde du cinéma. Notamment lorsqu’elles relevaient de problématiques déjà à l’étude avant le Covid. En ce qui concerne les autres arts, elles ont été décevantes, et abordées avec une forme de légèreté sans commune mesure avec nos inquiétudes. Car mille et une zones de flou persistent, ouvrant sur une infinité de questions. Ce qui a été présenté mercredi dernier ne constitue pas du tout un grand plan d’urgence, un plan chiffré qui donne à tous une orientation claire. Tout le monde va donc continuer à vivre dans une incertitude qui se prolongera de point sanitaire en point sanitaire.
Mais il y a plus grave, l’urgence de la question humaine et sociale, qui était au cœur de notre tribune, n’a pas été traitée sérieusement.
En ce qui concerne les 122 000 intermittents du spectacle, «artistes et techniciens», nous espérons vivement que derrière la formule «Année blanche», le président de la République entend la même chose que nous, et que les modalités d’application qui seront élaborées par les différents ministères ne joueront pas sur les mots : ce ne sont pas seulement les droits qu’il faut prolonger jusqu’en août 2021 pour sauver tous les intermittents, ce sont les renouvellements des dates anniversaires. Nous espérons tout aussi vivement que les annonces qui ont été faites garantiront des moyens d’existence à tous les artistes et auteurs qui ne bénéficient pas du système de l’intermittence, car il reste beaucoup d’interrogations à leur égard. Combien de temps les «artistes auteurs indépendants déclarés» sont-ils censés vivre avec les 5 000 euros dont il a été question ? Quatre mois, huit mois, un an ? Ce n’est évidemment pas du tout la même chose. Et le flou est tout aussi grand pour tous ceux qui, parmi nous, sont...
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