Un appel de syndicats et de mouvements culturels a rassemblé hier après-midi une centaine d’acteurs de la culture devant la Cité des congrès. Témoignage de l’un d’eux, Jérôme Brethomé, comédien metteur en scène.

Presse Océan : pourquoi cette date et ce lieu pour manifester ?

Jérôme Brethomé : «Le fait d’avoir choisi la date des Bis, annulées, qui devaient se tenir à la Cité des congrès, est symbolique mais l’objectif est de redonner un focus sur le secteur culturel qui connaît une recrudescence de situations critiques, avec des annulations en pagaille, qui se prolongent bien au-delà des empêchements promulgués par le gouvernement. On a un public de plus en plus en fuite qui déserte les lieux culturels. Les gens attendent un retour hypothétique à une vie normale, qui n’a pas de calendrier. Cela conduit à des situations compliquées. Et de fait cela raréfie les contrats. Qui dit annulations, dit faire beaucoup moins appel aux travailleurs dans la culture. Si on parle de l’événementiel, ils sont à l’arrêt total».

Et pour l’avenir ?

«On n’a pas de vision. Il y a des aides comme dans tout secteur, mais à chaque fois ce sont des pansements ponctuels. Alors que la morosité du secteur se calcule sur plusieurs années. Ce n’est pas parce que tout d’un coup on va lever les contraintes et les empêchements de travail qu’il va repartir aussitôt. Pour relancer un spectacle, remobiliser les équipes, faire venir du public, faire de la communication, cela prend plusieurs mois et encore dans une maison institutionnelle. Imaginez une compagnie moins exposée ! Il n’y aura pas de retour à la normale avant 2024-25. Beaucoup de gens quittent le métier, se reconvertissent. Une étude fait état de 60 % des gens qui envisagent de quitter le métier alors que 30 à 40 % l’ont déjà fait.»

Vos demandes ?

«Nous sommes contre toute restriction d’accueil à la culture et à l’information, contre tout ce qui est pass sanitaire, pass vaccinal, contrôle des personnes, surtout sur des critères de santé. Cela réduit d’autant les ...