Après leur rencontre avec les délégués des studios et des plateformes vendredi 4 août, les scénaristes en grève depuis début mai contre la précarisation du métier n’ont rien obtenu. La mobilisation se poursuit.
Attendue comme le début d’une possible accalmie ou résolution sur le front de la grève des scénaristes à Hollywood déclenchée depuis début mai, la rencontre qui s’est déroulée vendredi 4 août entre les représentants de la Writers Guild of America et l’Alliance des producteurs de films et de télévision regroupant studios et les plateformes de streaming tels que Disney, Apple, Amazon, Warner Bros, Sony, Netflix… a fait chou blanc. Les scénaristes sont sortis furieux de cette rencontre où rien des éléments fondamentaux de leurs revendications n’a été pris en compte, qu’il s’agisse d’une durée minimum garantie pour les contrats, du nombre de scénaristes employés sur l’écriture des séries, sur la part des recettes possibles à obtenir en cas de succès d’audience et un encadrement protecteur contre l’utilisation de l’intelligence artificielle.
«Tant de choses insultantes et hors de propos ont été dites lors de cette réunion», fulmine dans Hollywood Reporter le scénariste Dan Signer, le média professionnel relayant d’autres prises de paroles syndicales, confirmant que le mouvement non seulement ne va pas s’arrêter mais qu’il se renforce dans la dynamique convergente avec la grève des acteurs démarrée mi-juillet. Le syndicat des acteurs SAG-AFTRA n’a lui pour l’heure aucun rendez-vous prévu, les revendications étant jugées «déraisonnables» par les dirigeants des studios. La maire de Los Angeles, Karen Bass propose de «s’engager personnellement» avec les deux parties pour mettre fin à la grève, voyant dans cette première rencontre un «développement encourageant» d’une situation jusqu’ici au point mort. Il était question d’une nouvelle rencontre fin de cette semaine.
Caisses
Le blocage se poursuit donc et les piquets de grève tournent devant les portes des studios et siège social des plateformes, avec dans leurs rangs des personnalités plus ou moins notoires. Les stars hollywoodiennes, dont l’enthousiasme gréviste est scruté de près (Jamie Lee Curtis a dû corriger sa position de neutralité après que les réseaux sociaux ont pris feu après sa déclaration : «Je me sens comme la Suisse dans ce conflit…») mettent la main à la poche bien garnie. George Clooney, Matt Damon, Leonardo DiCaprio, Hugh Jackman ; Nicole Kidman, Jennifer Lopez, Julia Roberts, Arnold Schwarzenegger, Meryl Streep et Oprah Winfrey rivalisent de dons pour remplir les caisses de soutien social du syndicat qui doit faire face à des demandes d’aide d’urgence démultipliées avec pas moins de 400 dossiers déposés la semaine dernière.
«Notre programme vise à garantir que les artistes-interprètes dans le besoin ne perdent pas leur logement, qu’ils puissent payer les charges, acheter de la nourriture pour leur famille, acheter des ordonnances vitales, couvrir les factures médicales et bien plus encore», a déclaré le président du fonds d’urgence, le comédien, Courtney B. Vance au Los Angeles Times. Quand bien même les scénaristes finissaient par trouver un accord, le secteur ne repartirait pas puisqu’ils ont déclaré qu’en solidarité avec les comédiens, ils attendraient qu’un accord soit signé avec eux avant de lever la grève. La dureté des conditions de grève empêche non seulement de tourner, bien entendu, mais aussi de faire des répétitions ou de la promo. Des dossiers de dérogation sont déposés en nombre et examinés par...
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