Le collectif à l’origine du #MeTooThéâtre a publié dans «Libération» une tribune listant ses propositions pour repenser le milieu. Une première manifestation aura lieu samedi à Paris.
Ce sont quatre mots qui ont réveillé une colère trop longtemps contenue. «Tout le monde savait.» Quatre mots que l’on retrouve dans la plupart des enquêtes sur des faits de violences sexuelles. Comme dans notre enquête sur Michel Didym, ancien directeur du Centre dramatique national la Manufacture à Nancy. «Mais cette fois, c’est trop. On vit avec le “tout le monde savait” et on ne veut pas être celles qui répèteront cette même phrase dans 30 ans», lâche Agathe Charnet, autrice et membre du collectif à l’origine du #MeTooThéâtre.
En réponse à ces quatre mots, metteuses en scène, comédiennes ou encore autrices se sont rassemblées pour lancer le hashtag #MeTooThéâtre sur Twitter le 7 octobre. En moins de vingt-quatre heures, plus de 6 000 témoignages ont déferlé sur le réseau social pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles dans le milieu du théâtre. Mais le collectif souhaite aller plus loin encore. Afin de faire entendre «qu’il est temps d’avancer vers une nouvelle ère», explique Agathe Charnet, la première tribune des militantes et militants est publiée ce mercredi dans Libération.
Première étape d’une lutte essentielle pour le monde du théâtre, ces revendications seront au cœur d’une mobilisation samedi à 11 heures place du Palais-Royal, non loin du ministère de la Culture, pour interpeller l’ensemble de la profession. «Ce mouvement est né sur les réseaux sociaux, mais on a besoin de se voir et d’être ensemble», dit la membre du collectif, pleine d’espoir : «J’ai l’impression qu’enfin, tout le monde se réveille d’un coup.»
Apprendre le «consentement au plateau»
Signée par plus de 1 200 personnes, la tribune propose «des actes concrets pour repenser l’écosystème du théâtre tout entier». De nombreuses étapes se dessinent sur le chemin de l’action après l’émotion. Première : prendre conscience de l’ampleur des violences sexistes et sexuelles dans le secteur grâce à une enquête quantitative et qualitative. «Les chiffres, c’est un argument tellement fort qu’on ne peut pas s’y opposer», souligne Agathe Charnet. Ensuite ...
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