Le groupe de metal relance le débat sur la lutte contre le business juteux et souvent illégal des sites de revente de billets. Un phénomène mal contrôlé, dont des dizaines de milliers de spectateurs font les frais.
Pour entrer à ses concerts, Rammstein montre la voie. Après avoir récemment annoncé une tournée européenne des stades en 2023 (entre autres, au Stade de France le 22 juillet), le fameux groupe de metal allemand a déposé une ordonnance restrictive contre la plateforme de revente de billets Viagogo, confirmée par le tribunal de Hambourg. Conséquence : ce site à la réputation sulfureuse a désormais interdiction de commercialiser des tickets pour les concerts du groupe. Seul Eventim, revendeur de confiance, y sera habilité. « Les acheteurs ne se rendent souvent pas compte qu’ils n’achètent pas leurs billets à l’organisateur mais sur le marché secondaire », a motivé le groupe. C’est un fait : avec le retour à la normale des concerts et des festivals, après deux années d’interdiction ou de jauges limitées, le business des reventes de billets a repris de plus belle.
Et des sites comme StubHub ou Viagogo, censés permettre à un détenteur de billet de le revendre à un autre acheteur, sont régulièrement accusés de favoriser la spéculation sur le prix des entrées, voire de permettre la revente de billets frauduleux. Au Royaume-Uni, où Viagogo prospère, une étude menée cet été par la FanFair Alliance, qui lutte contre ce juteux business, a montré que trois mystérieux vendeurs détenaient à eux seuls les deux tiers des billets proposés sur la plateforme… Au total, moins de 10 % des billets étaient vendus par des spectateurs ordinaires.
Robots aspirateurs, comptes multiples…
En France, depuis la loi du 12 mars 2012 sanctionnant pénalement la commercialisation de billets sans l’autorisation du producteur, les assignations en justice de plateformes de revente se sont multipliées ces dernières années. Viagogo elle-même a fait l’objet d’une plainte déposée en 2018 par le Prodiss, le plus gros syndicat de producteurs de spectacles en France. Mais l’instruction s’éternise et la société, domiciliée dans l’État du Delaware, un paradis fiscal aux États-Unis, avec des antennes européennes en Irlande et en Suisse, sévit toujours, en France comme à l’étranger, bien aidée par son armée d’avocats.
Dernier exemple en date, non musical : la finale de...
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