Des riverains demandent des éclaircissements, notamment sur le financement de cet établissement en direction du jeune public, dont l’ouverture est prévue en 2022.
A Lyon, l’émergence d’un théâtre flottant sur le Rhône relance la programmation à destination du jeune public, tout en suscitant des remous dans le voisinage immédiat de l’installation, qui devrait être haute de 8 mètres. Provisoirement nommé L’île Ô, le théâtre doit ouvrir ses portes, ou plutôt sa passerelle, au printemps 2022. Les travaux doivent débuter cet automne, sur le port Edouard-Herriot, où l’ensemble, constitué d’une péniche surmontée de formes cubiques, sera assemblé, avant de remonter le puissant cours d’eau, pour se fixer quai Leclerc, rive gauche. Selon ses promoteurs, ce projet de théâtre sur un fleuve est « complètement inédit en Europe ».
L’initiative vient des créateurs du Patadôme, un théâtre pour jeune public, érigé en 2004 à Irigny, au sud-ouest de Lyon. Connu pour sa programmation éclectique, l’établissement en forme de cône en bois accueille en moyenne 13 000 spectateurs par an, dont la moitié de scolaires, en provenance de quatre départements limitrophes. « L’offre de théâtre pour l’enfance s’est développée, mais elle reste insuffisante à l’échelle de la métropole de Lyon. Nous avons souhaité proposer un nouveau lieu et un outil pour les metteurs en scène, en espérant relancer un domaine culturel méconnu et pourtant plein de richesses », explique Jean-Philippe Amy, 54 ans, directeur du Patadôme. « Construire un établissement recevant du public est devenu extrêmement compliqué dans l’urbanisme lyonnais, mais la chance nous a souri », ajoute le metteur en scène, ancien professeur au conservatoire de Lyon.
La structure du théâtre sera posée sur une péniche à coque de béton, d’une surface de 500 mètres carrés
Les dirigeants du Patadôme ont eu l’idée d’installer leur nouveau lieu sur le Rhône, lorsque les Voies navigables de France (VNF) ont lancé un appel à projets, pour attribuer un emplacement vacant, sur la berge située face à la gare de Perrache. « Ce projet de théâtre est tombé du ciel. Il proposait un équipement culturel dans le 7e arrondissement, sociologiquement jeune, peu pourvu. Il a fait l’unanimité, explique la direction des VNF. Nous travaillons en concertation avec la métropole et la mairie d’arrondissement, nous consultons aussi l’architecte des bâtiments de France, même si ce n’est pas une obligation », ajoute avec prudence le gestionnaire du domaine public fluvial.
En effet, comme tous les bateaux immobilisés sur les berges, qu’ils abritent des logements ou des commerces, bars ou discothèques, le théâtre flottant relève d’une convention...
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