Quel rôle joue l'Unesco pour la culture depuis le début de la pandémie ? Ernesto Ottone, sous-directeur général pour la culture à l'Unesco, détaille au micro de Marie Sorbier les avancées du programme ResiliArt, plateforme d'écoute destinée à soutenir les artistes et professionnels de la culture.
Dès le premier confinement, l'Unesco a écouté artistes et institutionnels du monde entier grâce à son programme ResiliArt. Plus de 1000 artistes et professionnels de la culture ont partagé leur histoire et proposé des recommandations pour que les secteurs culturels créatifs puissent sortir plus forts et unis de cette crise. Au micro de Marie Sorbier, le directeur adjoint de l'Unesco Ernesto Ottone explique les principes fondateurs de ce programme.
C'est suite à une réunion de l'Unesco en avril 2020 où les ministres de la Culture de plus de 140 pays comparaient leur réponse au début de la crise sanitaire qu'est née l'idée du programme ResiliArt.
« On s'est rendu compte que malgré une grande quantité de décisions prises (plans de sauvetage, aides financières, allégements fiscaux), il y avait une absence de la voix des artistes et des créateurs. »
Ernesto Ottone
Huit mois plus tard, ResiliArt est à l'origine de plus de 280 débats organisés à travers le monde, avec plus de 15000 artistes, dont nombreux sont issus de pays où la liberté d'expression est restreinte.
« Les artistes ont fait savoir ce qu'ils étaient en train de vivre, mais surtout quelles étaient les solutions et bonnes pratiques mises en place dans leurs différents pays. »
Ernesto Ottone
Dès février 2021, le programme de l'Unesco remettra un rapport aux délégations de chaque ambassade rassemblant une analyse statistique des données collectées jusqu'à présent, et des propositions de nouvelles mesures venues de la société civile.
« Il s'agit de créer un mouvement mondial pour la défense de l'exception culturelle, de la culture comme un bien et service essentiel. »
Ernesto Ottone
« Suite à la prolongation de la fermeture des lieux culturels en France au-delà du 7 janvier, l'Unesco a décidé d'élargir son plaidoyer pour concevoir un écosystème qui respecte les droits socio-économiques des professionnels de la culture. Si des pays comme la France et l'Allemagne disposent de systèmes d'aides aux artistes et intermittents du spectacle, plus de 70% pays n'en ont aucun qui puisse répondre aux conditions actuelles », précise Ernesto Ottone.
Par ailleurs, constate le directeur adjoint de l'Unesco, les grandes plateformes numériques ont connu des gains très importants avec peu ou pas de compensations envers les auteurs.
« La même année où il y a le plus d'utilisations des réseaux sociaux pour diffuser la culture est aussi l'année où les artistes ont perçu le moins de droits d'auteur. »
Ernesto Ottone
En parallèle des initiatives de ResiliArt, l'Unesco a édité un guide intitulé Culture en crise : guide des politiques pour un secteur créatif résilient, où Ernesto Ottone affirme dans la préface que ces mesures ont une utilité au-delà seulement des temps de crise. Une politique culturelle internationale impulsée par l'Unesco ?
« Ce qui a été fait, c'est de trouver les 13 éléments de réponse les plus utilisés. Le guide contient des recommendations, mais aussi des points d'inflexion, car toutes les propositions ne s'appliquent pas à tous les pays. Il n'y a pas de formule magique, mais il est possible de pousser de 1% les budgets nationaux pour la culture, ce qui pourrait freiner les conséquences de la crise. »
Ernesto Ottone
En Amérique latine et en Asie, note Ernesto Ottone, entre 15 et 18% des espaces culturels sont...
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