Avec la grève, soixante-sept représentations ont été annulées au Palais Garnier et à Bastille et le mouvement continue, alors que les salariés ont obtenu des avancées concrètes, note dans sa chronique Michel Guerrin, rédacteur en chef au « Monde ».
Chronique. L’Opéra national de Paris vit, depuis le 5 décembre, la plus longue grève de son histoire pour défendre son régime spécial de retraite. Triste record. Nous en sommes à soixante-sept représentations annulées, au Palais Garnier et à Bastille. Et ce n’est pas fini. Sa rentrée de janvier a été sabordée. Les trois premières représentations du Barbier de Séville, de Rossini, ont été annulées. Pour les suivantes, c’est l’incertitude. Chaque fois, c’est autour de 300 000 euros de perte. Une quinzaine de millions en tout sont partis en fumée.
Il y a très peu de grévistes à l’Opéra, ce qui est suffisant pour bloquer un spectacle. Un refrain connu ailleurs. Ce que l’on ne voit pas ailleurs, c’est qu’on peut se déclarer gréviste au dernier moment. D’où un communiqué de la direction qui se répète depuis un mois sur le site maison : « Compte tenu du droit des salariés à se déclarer grévistes jusqu’à l’heure du spectacle, l’Opéra n’a pas été en mesure d’informer plus tôt les spectateurs, ce dont il tient à s’excuser. »
En conséquence, une partie du public se déplace jusqu’à Bastille, dans le contexte que l’on connaît, sans savoir si le spectacle aura lieu. Plus largement, que la maison soit toujours entravée alors que les salariés ont eu gain de cause sur l’essentiel de leurs demandes peut interroger. Ainsi, le directeur des lieux, Stéphane Lissner qui, au début, comprenait les...
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