Dixième jour de grève à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, à Paris. Depuis le 30 septembre, les deux spectacles à l’affiche sont annulés, sauf le dimanche : Jours de joie, d’Arne Lygre, mis en scène par Stéphane Braunschweig, dans la salle du 6e arrondissement, et Dans la mesure de l’impossible, écrit et mis en scène par Tiago Rodrigues, aux Ateliers Berthier, dans le 17e arrondissement. Les syndicats FO (Force ouvrière) et CGT (Confédération générale du travail) sont à l’origine de ce mouvement, qui appelle à une revalorisation des salaires de 7 % pour l’ensemble des 120 salariés. Reconductible chaque jour, cette grève dure cinquante-neuf minutes, entre 20 h 30 et 21 h 29, ce qui provoque de fait une annulation, les représentations commençant à 20 heures.
Comme tous les théâtres publics, l’Odéon est soumis à une grille des salaires, discutée à chaque négociation annuelle obligatoire entre la direction et les syndicats, en fonction de la loi de cadrage indiquée par le ministère de la culture. Cette loi propose une enveloppe qui doit entrer dans le budget du théâtre. Pour Candice Wehner, habilleuse et déléguée syndicale Synptac-CGT-Odéon, « le cadrage budgétaire n’est pas du tout à la hauteur des pertes de salaires liées à l’inflation, et à la dévaluation de la grille salariale de l’Odéon depuis plusieurs années. Ce n’est pas la direction qu’on attaque, mais les tutelles. Mais c’est à la direction de se battre pour la réévaluation des salaires de ses employés, en faisant augmenter la subvention ».
Perte de 200 000 euros en billetterie
« Dans le contexte de l’inflation, nous comprenons les attentes des salariés, répond Patricia Stibbe, l’administratrice de l’Odéon, mais nous ne pouvons les satisfaire totalement. Nous avons proposé...
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