Les annulations en cascade provoquées par l’épidémie due au coronavirus mettent en péril les manifestations estivales.
« L’année sera plutôt noire que blanche », constate Jean-Paul Roland, directeur général des Eurockéennes à Belfort. L’annulation en cascade des festivals musicaux – qui représentent plus de la moitié de tous les festivals dans l’Hexagone – va sérieusement dégrader les finances de ces structures. « La crise sera longue et impactera durablement le secteur », prévient-il. Un avis partagé par tous les organisateurs de festivals, gros ou petits, privés ou associatifs.
Ben Barbaud, à la tête du Hellfest (métal), à Clisson (Loire-Atlantique), a pu annuler juste à temps. « Nous étions censés commencer le montage cette semaine, donc donner des acomptes aux prestataires et aux artistes », raconte-t-il. Or, seuls les arrêtés préfectoraux interdisant les rassemblements en cas de force majeure – ou, à partir du 15 avril, un décret – permettent d’annuler ces contrats et de récupérer les acomptes versés. « C’est la raison pour laquelle nous avons pressé les représentants de l’Etat à prendre au plus vite une décision », indique-t-il. La perte sèche s’établit à 2 millions d’euros, incluant notamment les salaires de l’équipe sur l’année. « Mais si nous avions commencé à monter les chapiteaux, il aurait fallu débourser 10 millions d’euros. L’hémorragie a été stoppée à temps », affirme-t-il.
« Surmonter la tempête »
Ce n’est pas le cas pour Les Vieilles Charrues. Jérôme Tréhorel, son directeur général, a annoncé mercredi 15 avril le report du festival d’un an, alors qu’il ne bénéficiera pas du fameux arrêté d’interdiction. Les Vieilles Charrues devaient se tenir du 16 au 19 juillet à Carhaix-Plouguer (Finistère). Soit un jour après le couperet de la mi-juillet, la date annoncée par Emmanuel Macron pour la reprise de ce type de manifestations.
« Depuis des semaines, on sait qu’il est impossible d’organiser Les Vieilles Charrues. Nous ne pouvons pas mettre en danger, avec ce virus mortel, la santé des festivaliers – 280 000 en 2019 – ni...
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