Devant la recrudescence de l'épidémie, le Premier ministre a de nouveau interdit les rassemblements de plus de 5000 personnes jusqu'à fin octobre. Une volte-face qui repousse un peu plus la reprise des concerts et probablement des grands salons.
Dans le monde du spectacle et de l'événementiel, la déclaration du Premier ministre interdisant de nouveau les rassemblements de plus de 5.000 personnes jusqu'au 31 octobre - soit l'inverse de ce qui avait été annoncé par le ministre du Commerce extérieur Franck Riester le 27 juillet dernier , puis réitéré par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot le 4 août - c'est la consternation.
« On ne peut pas lâcher une telle bombe sans annoncer de mesures d'accompagnement. Jean Castex aurait dû en parler auparavant avec les ministres des secteurs concernés. Des milliers de gens, sans activité depuis des mois, vont s'inquiéter pour la survie de leur emploi, de leur entreprise » commente Angelo Gopee, le patron de Live Nation France.
Tournées de rentrée
Et d'ajouter : « Notre gouvernement, qui a pris les meilleures mesures de soutien au monde, s'est montré en revanche trop laxiste cet été. Il aurait fallu imposer le port du masque dès la fin du confinement et ne pas autoriser tous les rapprochements sans protection que l'on a pu constater : un bar en plein air avec 3.000 personnes à Marseille, un festival dans le sud avec 1.200 personnes par soir sans protection. Cela remet maintenant en question toutes les tournées de la rentrée, que l'on ne peut commencer en novembre pour des questions d'équilibre économique ».
Aurélien Binder qui dirige Fimalac Entertainment va dans le même sens. Cette interdiction annule ses spectacles qui étaient complets à l'automne. « Il est impossible de faire un choix le soir du show pour décider qui on accepte ou pas. Et on ne peut plus rien commercialiser car nos billetteries ne savent pas faire avec les mesures de distanciation » explique-t-il. Le patron estime que l'urgence est de rassurer les spectateurs pour éviter aux sociétés de production de prendre des risques de production avec des jauges dégradées et sans public comme cela se passe dans le cinéma.
En attente du décret
Pour le Prodiss qui rassemble les producteurs et tourneurs du spectacle, la reprise s'éloigne encore un peu . « J'attends la publication du décret confirmant cette annonce, et le périmètre des rassemblements concernés » affirme Malika Seguineau, la directrice générale avant de pointer du doigt le fait que les possibles dérogations par les préfets pour les spectacles de moins de 5.000 personnes existent déjà mais que cela ne s'est produit que très rarement cet été. Entre les rassemblements de moins de 5.000 personnes autorisés pour les jauges assises mais avec distanciation, et les plus de 5.000 interdits jusqu'au 30 octobre, tous les gros shows et tournées sont annulés. « L'envie de concerts est pourtant bien réelle et nous le constatons chaque jour avec des rassemblements non autorisés, et dans des conditions non contrôlées … où est la cohérence ? », déplore-t-elle.
Après le volte-face du gouvernement...
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