ENQUÊTE - Alors que le public a soif de culture après presque un an et demi de fermeture, il découvre que certains tarifs ont flambé.
Après un an et demi sans sorties culturelles, c’est enfin le moment de s’offrir des places de concert, d’exposition et de théâtre. Mais, quand arrive le moment de présenter sa Carte bleue, le spectateur sursaute. Applaudir Vanessa Paradis dans Maman au Théâtre Édouard-VII à Paris coûte 98 euros en carré or, 78 euros en catégorie 1 et 62 euros en catégorie 2. Soit 30 euros de plus que dans les autres théâtres privés. À la Cité de l’architecture et du patrimoine, la visite de Lascaux avec des casques VR est inoubliable, mais coûte 32 euros. À la grande halle de la Villette, l’exposition «Napoléon» revient à 20 euros. Pour l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde, comptez 17 euros pour le grand tour.
Si, à Paris, les tarifs ont toujours été plus élevés, les régions lui emboîtent le pas. À Marseille, voir Stillwater dans la salle Cocoon du Pathé Joliette revient à 35,50 euros. À Lyon, le show des drag-queens de RuPaul affiche 70 euros et 137 euros pour les voir en privé, soit 200 euros la soirée. À Bordeaux, il faut débourser entre 64 et 79 euros pour assister au «Plus grand cabaret du monde» de Patrick Sébastien. À Lille, le ciné-concert Harry Potter est facturé jusqu’à 69 euros.
Injonctions contradictoires
Post-pandémie, la culture est-elle devenue trop chère? Alors que le ministère de la Culture et certains artistes ont fait du slogan «La culture pour tous» leur leitmotiv, force est de constater que certains tarifs flambent. Pour n’en avoir pas pris la mesure, Vanessa Paradis et les dirigeants d’Édouard-VII ont essuyé une tempête sur les réseaux sociaux. «Cette production a été lancée avant le Covid, nous avons dû la reporter plusieurs fois. Pour amortir le coût, nous avons raccourci la série avec moins de représentations. C’est le public qui nous fait vivre», explique le directeur de production, Axel Legros, dans Le Parisien. Quant à Vanessa Paradis, elle estime, dans le JDD, n’y «être pour rien». Et trouve «détestable»qu’on lui fasse porter le chapeau. En attendant, sa pièce n’affiche pas complet en octobre.
Alors que le «quoi qu’il en coûte» commence à s’estomper, la politique tarifaire est soumise à des injonctions contradictoires. S’il faut remettre de l’argent dans les caisses, le public peine à reprendre le chemin des salles. Avec moins de spectateurs, il faudrait augmenter les tarifs pour arriver à l’équilibre. Or les touristes internationaux...
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