Twitter, Facebook, Instagram… c’est désormais à coups de posts et de tweets que la défense des monuments, du paysage ou du cadre de vie se fait. Une tendance qui va en s’accélérant et où les plus réactifs s’imposent.
La photo de la statue de Voltaire du square parisien Honoré-Champion, flottant au bout d’un filin, à quelques mètres de son socle, a fait le tour de la toile, en août 2020. Persuadés d’assister à un nouvel épisode de la «cancel culture», des Parisiens indignés se sont affolés sur les réseaux sociaux, créant un effet boule de neige, un tweet en générant un autre.
Mais, à peine la polémique numérique démarrée, un autre tweet de Karen Taïeb, adjointe au patrimoine à la mairie de Paris, éteignait l’incendie: «Oui, Voltaire reste dans la Ville Lumière. Sa statue, propriété de l’État, a fait l’objet de très nombreuses dégradations et tags, néfastes pour sa conservation dans le temps.» Des photos de la sculpture en atelier de restauration ont suivi. Depuis, Voltaire n’a toujours pas été réinstallé sur son socle, mais les internautes se sont calmés. Jusqu’à ce que quelqu’un réclame à nouveau des comptes et publie un nouveau: «On a des nouvelles de la statue de Voltaire? », avec Karen Taïeb en copie. Laquelle n’aura pas d’autre choix que de répondre, en pianotant sur son smartphone. Mais n’est-ce pas le jeu?
En marge des conférences, des réunions d’associations ou des campagnes de presse, le patrimoine a un nouveau et redoutable allié pour faire parler de lui: les réseaux sociaux. Twitter, Facebook, LinkedIn, Instagram, pour ne mentionner qu’eux, sont alimentés par une armée numérique plutôt jeune, répartie dans la France entière et adepte de l’immédiateté. Dans un milieu patrimonial classique, habitué au temps long, c’est une révolution.
Le terrain de jeu des réseaux sociaux étant infini, une multitude d’expressions, d’images, de gens et de mots accèdent ainsi à la lumière, même pour une courte durée. Mise en valeur de monument ou au contraire, dénonciations de...
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