Les responsables de quelque 100 festivals, tiers-lieux, clubs et petits labels se sont réunis, les 17 et 18 novembre, à Marseille pour demander un rééquilibrage des aides de l’Etat.
Ils se disent empêchés et ignorés. Alors qu’une cinquième vague de Covid-19 se profile, tout ce que la planète des indépendants de la culture compte – festivals, clubs, tiers-lieux, maisons d’artistes, petits labels – ne cesse de répéter pâtir de freins particuliers à leur activité. Ceux des pouvoirs publics, qui ne les ont pas dans leurs radars de politique culturelle et même s’en méfient tant ils revendiquent leur différence avec l’art officiel. Ceux des collectivités locales qui ne savent pas dans quelle case les ranger avec leur pluridisciplinarité affichée.
Depuis deux ans, avec la pandémie, ce sentiment d’invisibilité qu’ils ressentent face aux pouvoirs publics – du ministère de la culture jusqu’aux régions – s’est renforcé. Afin de se faire entendre alors que les échéances électorales se rapprochent, les «indépendants» se sont donc retrouvés à la Friche la Belle-de-Mai à Marseille, mercredi 17 et jeudi 18 novembre. Quelque 100 participants ont débattu durant deux jours pour trouver un rebond collectif et proposer une autre vision de la culture dans les territoires.
Dans l’assistance, une majorité de jeunes – voire très jeunes – artistes et petits entrepreneurs culturels affirmant représenter 1 600 structures. Objectif : parler d’une seule voix pour peser face aux grosses structures privées et aux institutions nationales et locales et sortir de l’angle mort dans lequel ils ont l’impression de demeurer aux yeux des pouvoirs publics. La Rue de Valois, invitée, n’avait envoyé personne ; seules la ville de Marseille et la région Sud avaient diligenté des représentants pour écouter ces jeunes artistes.
Trésoreries exsangues
Le déclic a eu lieu durant le premier confinement quand tous ont dû tirer le rideau avec la crainte de devoir mettre la clé sous la porte : aucune ligne budgétaire n’était prévue pour les aider à tenir et le fonds de relance ne les a pas beaucoup plus épaulés. Ils s’étaient rassemblés pour une première édition d’Etats généraux à Lyon en octobre 2020. Un «Appel des indépendants» pour alerter sur l’enjeu de leur survie avait été rédigé ainsi qu’un manifeste de 250 propositions pour un «nouveau contrat culturel et social». L’été est revenu et avec lui, festivals et spectacles. Mais l’étau ne s’est pas beaucoup desserré pour ces petites structures dont les ...
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