Les espaces alternatifs passionnent habitants, élus et promoteurs, mais la pression foncière standardise le modèle et met en péril les «tiers-lieux» les plus expérimentaux. A l’heure des fermetures et expulsions, certains cherchent des pistes pour durer.
Devant l’usine désaffectée, les bureaux en attente de reconversion ou l’ancienne gare vacante durant l’été, les guirlandes lumineuses se balancent au-dessus du baby-foot. C’est là, autour de palettes en bois transformées en tables basses, et près du jardin partagé, que musiciens, maraîchers ou acteurs de l’économie sociale et solidaire trinquent. En fermant un peu les yeux sur le prix de la bière, on s’y croirait presque, dans le Berlin underground des années 90-2000. Qui, alors, ne se réjouirait pas de voir pulluler aujourd’hui, à la périphérie des métropoles et dans le cadre d’opérations urbaines telles que «Réinventer Paris» ou «Quartiers libres», ces jolies friches vivifiées de façon éphémère - pendant quatre ans, deux ans, six mois ? Les collectifs événementiels, sociaux ou culturels occupent ces sites en toute légalité et pour un loyer modéré. Les artistes en manque d’espaces de travail y trouvent refuge. Les maires voient dans ces «tiers-lieux» (comme l’on nomme aujourd’hui ces espaces aux activités hybrides) un modèle de sortie de...
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