Comme Françoise Pétrovitch au Fonds Hélène et Edouard Leclerc à Landerneau et Christine Rebet au Musée d’art contemporain de Lyon, les plasticiens sont de plus en plus nombreux à s’emparer des possibilités offertes par ce média pour raconter le monde qui les entoure.
C’est l’une des fiertés hexagonales, après le champagne et la French touch : la France est le troisième producteur de séries d’animation derrière les Etats-Unis et le Japon. Cet «art sans star, sans paillettes ni tapis rouge», comme le résume joliment Emmanuel-Alain Raynal, fondateur de la société de production Miyu, n’est plus réservé depuis longtemps au jeune public.
Il déborde aussi du strict cadre du cinéma de divertissement, vers les arts plastiques. Des petits bijoux d’humour noir en pâte à modeler des Suédois Nathalie Djurberg et Hans Berg aux images de synthèse du Britannique Ed Atkins, en passant par la simplicité gracile de Massinissa Selmani, les plasticiens s’emparent volontiers de ce langage propice à la rêverie comme à la satire.
Pouvoir subversif
Pour Françoise Pétrovitch, qui expose cet automne son film Echo, gorgé de pleurs et de peurs, au Fonds Hélène et Edouard Leclerc, à Landerneau (Finistère), «l’animation est un refuge permettant d’échapper au réel».
Sa consœur Christine Rebet y voit plutôt une manière de raconter le monde. Si l’ancienne scénographe a voulu « mettre l’encre en mouvement », c’est pour raconter des drames. Sous couvert de petits contes oniriques et légers de quelques minutes, ses films, actuellement projetés au Musée d’art contemporain de Lyon, explorent les sombres trouées de l’histoire, comme les angles morts de nos psychés.
Le Sud-Africain William Kentridge, dont les premiers films furent d’abord plébiscités au Festival international du film d’animation d’Annecy avant d’être adoubés par les musées, a compris depuis longtemps le ...
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