Après un été décevant côté billetterie, les programmateurs qui ont maintenu leur édition, comme Art Rock, VYV Festival et Peacock Society, parient sur un réveil de dernière minute des spectateurs.
Après des mois de juillet et août où de nombreux événements musicaux ont eu du mal à retrouver leur public, les festivals espèrent que les spectateurs reprennent le chemin des concerts. Si, depuis quelques années, septembre ne manque pas de rassemblements, les reports de manifestations dus à la crise sanitaire surchargent ce mois de rentrée. Trois des importants festivals proposés ce premier week-end d’après-août – Art Rock, à Saint-Brieuc, le VYV Festival, à Dijon, et Peacock Society, organisé dans le parc de Choisy, à Paris – auraient dû avoir lieu respectivement en mai, juin et juillet.
Après la saison blanche de 2020, nombre de grands événements (Hellfest, Eurockéennes, Lollapalooza, Solidays, Garorock, Musilac…) ont préféré renoncer à se produire en 2021, face aux contraintes imposées par le gouvernement et à l’absence d’artistes internationaux. D’autres ont fait le pari de s’adapter. Quitte à essuyer les plâtres.
Fiesta capable de rassembler plus de 250 000 personnes en cinq jours à Carhaix-Plouguer (Finistère), Les Vieilles Charrues ont ainsi tenté de se réinventer, du 8 au 18 juillet, en proposant un plateau de trois concerts francophones pendant dix soirées, dans une enceinte pour 5 000 personnes. Mais alors que le passe sanitaire faisait son apparition, moins de 30 000 spectateurs ont en fin de compte assisté à une édition très éloignée de l’expérience collective qui a fait le succès de la manifestation.
Passe sanitaire et quatrième vague
« Cet été a été très compliqué, constate Thierry Langlois, patron de la société de production de spectacles Uni-T et coprogrammateur de festivals tels Le Printemps de Bourges (Cher) ou Les Nuits secrètes d’Aulnoye-Aymeries (Nord). La mise en place du passe sanitaire et la crainte inspirée par la quatrième vague ont beaucoup freiné les ventes de billets. »
Au lieu des 15 000 spectateurs quotidiens habituels, l’édition des Nuits secrètes n’en a ainsi attiré que 2 500 par soir, alors que plus de 4 000 étaient espérés. A Saint-Laurent-de-Cuves (Manche), le festival Papillons de nuit, rebaptisé L’Effet papillons, reporté d’abord de juin à août, a annoncé, en juillet, son annulation, échaudé par sa billetterie et les expériences malheureuses de ce début d’été.
Après avoir échangé avec ses confrères, Carol Meyer, directrice du festival Art Rock et coresponsable de la fédération De Concert !, regroupant une trentaine de manifestations internationales, dont seize des principaux événements français, estime que « le public a eu du mal à adhérer à des formats “réinventés”, trop différents de ce qu’il connaissait. Ceux qui sont restés les plus fidèles à leur proposition d’origine ont mieux fonctionné ».
Parmi ces derniers, des festivals lyonnais comme Les Nuits de Fourvière ou celui des Nuits sonores, le festival de reggae No Logo, à Fraisans (Jura), ou des festivals de jazz, comme Jazz à Vienne (Isère), Jazz in Marciac (Gers) ou Jazz à Nice, aux bilans satisfaisants par rapport à des projections revues à la baisse.
En septembre, les difficultés semblent persister pour certains. Etiré du 1er au 12 septembre, avec deux week-ends de concerts en salle et des expositions le reste de la semaine, le pluridisciplinaire Art Rock oscille entre spectacles complets (Yelle, Bonnie Banane, Thylacine…) et réservations mollassonnes. Pour faire face au déficit à venir, Carol Meyer compte sur le fonds de soutien promis par le Centre national de la musique.
Richesse de la scène électro
Comme Art Rock, le VYV Festival (PLK, Pomme, Catherine Ringer, IAM…) espère un réveil de dernière minute de sa billetterie. Moins de 2 000 places par soir ont, pour l’instant, trouvé preneur, pour une capacité quotidienne de 5 000 personnes. « On parie sur...
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