Le Syndicat des musiques actuelles a fait une nouvelle fois part de son inquiétude quant aux répercussions du couvre-feu sur le secteur des musiques actuelles.
« C’est avec stupeur, colère et incompréhension que nous avons reçu les annonces du Président de la République inhérentes à la mise en place d’un couvre-feu dès 21H en Île-de- France et dans huit métropoles », s’indignent les auteurs du communiqué publié le 20 octobre par le SMA. Et pour cause : cette mesure du gouvernement décidée pour endiguer l’épidémie au coronavirus met un coup de frein redoutable aux représentations dans les salles de spectacles. Et ce quelques mois après que le gouvernement a encouragé les lieux culturels à reprendre le chemin du travail.
Une injonction « paradoxale »
Pas plus tard que cet été, les représentants des professionnels du spectacle étaient conviés Rue de Valois par la ministre de la Culture. On leur avait en outre annoncé la création d’un mécanisme de compensation des pertes de billetterie, puis on leur avait assuré que le plan de relance prendrait en compte le secteur culturel à sa juste valeur. Ce qui a été confirmé par la dotation d’un fonds de 100 millions d’euros pour les mois de septembre à décembre 2020. Le message semblait alors clair pour les acteurs culturels : il faut « reprendre le travail et jouer notre rôle dans la société ».
Après une rentrée sur les chapeaux de roue, entre annulations en cascade et casse-tête des restrictions sanitaires, la nouvelle du couvre-feu tombe. Pour le SMA, cette décision révèle un « manque de cohérence et de concertation dans les mesures prises par ce Gouvernement ». D’autant que, comme l’a dit Roselyne Bachelot lors des États Généraux des festivals à Avignon, « aucune salle de spectacles à ce jour n’a été à l’origine d’un foyer épidémique ».
Quelle place pour la culture en France ?
Le communiqué de presse du syndicat invite par ailleurs à réfléchir quant à « la place que [le gouvernement] souhaite donner à la culture dans notre société. Car la culture, par ses valeurs, par sa vocation à créer du lien et de la convivialité, par sa capacité à interroger, contribue positivement aux questions de santé publique et ne saurait y être opposée ». Et le document de finir sur un cri d’alerte : « N’abandonnez pas le secteur culturel et nos entreprises, ne nous interdisez pas d’aller mieux en empêchant les spectacles ! ».
Garance LUNVEN