Avec 200 adresses mêlant cirque, danse, magie, strip-tease, chanson, le genre connaît un renouveau en France, un phénomène porté par la question du genre.
Une ruelle sombre, à deux pas du cimetière du Père-Lachaise, à Paris. Un entrepôt sans lumière. On sonne à la grille. Le Cabaret Le Secret se love dans un garage beau comme une grotte, avec ses escaliers qui ne mènent pas où l’on croit, son balcon, son bar. Samedi 29 avril, il faut jouer les petites souris pour avoir une vue plongeante sur le minuscule plateau encerclé par les spectateurs. Le performeur David Noir, fascinant, chante Nana Mouskouri en tapant sur un dérisoire tambour d’enfant ; un homme nu saucissonné tend la corde qui l’emprisonne à un spectateur ; avec gâteau, bougies et youyous, Patachtouille, fameux transformiste, fête son anniversaire.
Le Secret est l’une des plus joyeuses enseignes de ce cabaret nouveau dont les bulles de folie irisent les nuits depuis une dizaine d’années. Il égrène des numéros disparates sous la houlette ou la férule de Jérôme Marin, alias Monsieur K., imposante maîtresse de cérémonie à gros jupon noir et chapeau claque. Figure de proue du milieu, il a repris en main Madame Arthur de 2015 à 2018, avant de créer Le Secret, en 2019. « Le cabaret est une pochette-surprise, résume-t-il, en citant parmi ses influences le cabaret berlinois, le compositeur Kurt Weill, le cabarettiste Karl Valentin et… Jean-Marie Rivière, du Paradis latin. Pour son instinct de la fête ultime et sa capacité à remettre le spectacle en jeu chaque soir. »
La richesse du cabaret réside dans sa métamorphose permanente. Chaque soirée est unique, composée plus ou moins à la volée par des artistes variés, qui se réinventent non-stop. On trouve de tout, mais pas n’importe quoi : du cirque, de la danse, de la magie, du strip-tease… Beaucoup de chansons. Au Secret, Monsieur K. se rappelle son...
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