Près de 1 500 spectacles sont attendus, du 7 au 29 juillet, lors de la 57e édition du rassemblement théâtral, véritable tremplin pour les compagnies et les producteurs privés.
Il y a d’abord cette drôle d’affiche : une tong scotchée sur des pavés ensoleillés. Détournement de l’installation « The Comedian » – la controversée banane scotchée sur un mur blanc de l’artiste italien Maurizio Cattelan –, ce visuel de la 57e édition du Festival « off » d’Avignon n’a pas manqué de susciter des réactions, tantôt amusées, tantôt moqueuses. « Tant mieux ! C’est la première année où l’on parle de l’affiche du “off” », se réjouit Laurent Domingos, coprésident d’Avignon Festival & Compagnies (AF & C), l’association coordinatrice de ce vaste rassemblement théâtral qui se tient du 7 au 29 juillet. Réalisée par Camille Bricout, étudiante à l’Ecole supérieure d’art d’Avignon, cette affiche a été retenue pour son « impertinence ». Laurent Domingos y voit à la fois « une interrogation et une tolérance sur la diversité des formes artistiques ». Soit.
Il y a ensuite les chiffres, toujours aussi impressionnants. Le « off » 2023, c’est 1 491 spectacles (dont 466 créations) proposés par 1 270 compagnies françaises (et 125 étrangères) dans 141 lieux par quelque 10 000 artistes et techniciens. Pendant trois semaines, du matin au soir, ce festival cumule 33 000 levers de rideau. Si le nombre de spectacles est en légère baisse par rapport à l’édition 2022 (1 570), c’est essentiellement à cause de la fermeture du Palace, l’un des plus vastes théâtres du « off », actuellement mis en vente. Dans ses cinq salles, il programmait près de quarante one-man-shows et comédies de boulevard.
Cette cessation n’empêche pas la catégorie « humour » de regrouper, au fil des éditions, de plus en plus de propositions. Ainsi, derrière les pièces de théâtre (787 spectacles contre 912 en 2022) qui constituent 50 % du programme, se classe l’« humour » (342 contre 253) puis le « jeune public » (174) et les spectacles musicaux (171).
« Un gouffre financier »
A la fois marché dérégulé du spectacle vivant et rendez-vous unique de par sa durée, le « off » continue d’être un...
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