Etats-Unis - Les conditions climatiques particulièrement éprouvantes de l’édition 2022 ont découragé un certain nombre de festivaliers à se rendre au célèbre Burning Man pour le volet qui démarre ce dimanche 27 août. Faut-il y voir un signe de repentance de la part des acteurs de la Silicon Valley ?
Ce dimanche démarre la 37ème édition du festival Burning Man. Pendant neuf jours, plusieurs dizaines de milliers de personnes venus du monde entier se rejoignent à Black Rock City, une ville éphémère qui s’élève chaque année pour l’occasion au milieu d’un désert du Nevada, près de la frontière californienne. Qu’ils soient hippies, anarchistes ou techos, chaque participant vient expérimenter des modes de vie alternatifs où troc, LSD et création artistique Do It Yourself règnent en maîtres pour inspirer d’autres voies possibles dans un univers de fête et d’ouverture à l’autre.
Unique en son genre, l’événement attire un nombre croissant de personnes depuis sa création en 1986, sur la plage de Baker Beach à San Francisco, où 35 hippies ont mi feu à une structure de bois représentant un individu de 2,5 mètres. Une décennie et une délocalisation plus tard, entre 60 et 68 000 personnes se réunissent chaque année pour regarder brûler « The Man », qui atteint désormais les 10 mètres de hauteur.
Burners déserteurs
Sauf que cette année, le spectacle semble attirer moins de festivaliers qu’habituellement. S’il est toujours difficile d’avoir une vision claire du nombre de personnes qui se réunissent dans le désert avant la fin de l’événement, ces dernières semaines ont vu un phénomène inédit se produire sur les forums et blogs où échangent les burners : les tickets qui se revendent chaque année par centaines dans les jours qui précèdent l’événement ont du mal à trouver de nouveaux acquéreurs, et les revendeurs sont contraints de brader leur places payées entre 575 et 2750 dollars.
En cause ? Plusieurs interprétations sont soulevées parmi les membres de la communauté. Parmi celles-ci, revient la probabilité que l’inflation en ait refroidi plus d’un à casser sa tirelire pour un Burning Man toujours plus cher : en plus du ticket, les participants doivent se rendre jusqu’au cœur du désert, payer un accès de 150 dollars par voiture, amener de quoi être autonome en nourriture et en boisson, s’équiper pour vivre dans des conditions extrêmes, et — très important pour un burner — se costumer, souvent de la manière la plus exubérante possible.
L’hostilité du climat est considérée par beaucoup comme un élément central de l’expérience de dépassement de soi et de l’impermanence des choses offerte par le désert
Dans son article publié dans Wired, la journaliste Alden Wicker assurait que chaque édition passée à Black Rock City lui avait couté environ 5000 dollars. On est loin du temps où les organisateurs encourageaient les festivaliers à participer par un don de 25 à 40 dollars.
Le désert face au climat
Mais surtout, une thématique revient en boucle lorsque les internautes projettent l’édition à venir : les burners de l’édition 2022 ont particulièrement souffert des conditions climatiques. Soyons clairs : les paramètres dans lesquelles se déroulent Burning Man ont toujours été extrêmes — le festival a lieu à la place d’un lac asséché —, et l’hostilité du climat est considérée par beaucoup comme un élément central des expériences de dépassement de soi et de l’impermanence des choses offertes par le désert.
Mais au cours de l’été dernier, les limites de beaucoup ont été atteintes. « 2022 a été l’année la plus sauvage », témoignait auprès du média SFGATE Shri Ganeshram, ingénieur de la tech dans la Silicon Valley et participant à Burning Man depuis 2014. Les températures ont dépassé les 40 degrés, dans un lieu sans végétation ni structures pouvant offrir de l’ombre, et la sécheresse précoce a effrité le sol, condamnant les 60 000 festivaliers présents à pousser leurs vélos dans...
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