Annoncée par le gouvernement le 13 décembre, la taxe sur le streaming musical, redoutée par les plateformes, sera finalement mise en place dès 2024, afin de financer les aides di Centre National de la Musique. Son président Jean-Philippe Thiellay réagit à cette annonce, ce matin, sur France Musique.
C'était le vœu d'Emmanuel Macron : mercredi dernier, après des mois de débats et d'incertitudes, le gouvernement a annoncé la mise en place dès l'an prochain d'une taxe sur le chiffre d'affaires des plateformes d'écoute de musique en ligne, avec un objectif : financer le Centre National de la Musique pour soutenir la filière musicale française, sur le modèle du CNC pour le cinéma. Le président du CNM, Jean-Philippe Thiellay, s'exprime pour la première fois sur ces questions au micro de France Musique.
Jean-Baptiste Urbain : Que va changer la mise en place de cette taxe streaming pour le CNM ?
Jean-Philippe Thiellay : "Cette décision prise par le Parlement et le gouvernement est vraiment historique, parce que c'est le parachèvement de la construction de la maison commune de la musique, le Centre national de la musique, créé au 1er janvier 2020. Il y avait, d'un côté, le live avec une taxe sur la billetterie mais, du côté de la musique enregistrée, il fallait trouver un mécanisme pour que la diffusion finance aussi la création, l'émergence des nouveaux projets qui, selon les lois du marché, n'existeraient pas. Et donc, ça aurait pu prendre la forme d'une contribution volontaire, ça prend la forme d'une disposition législative, Pour le Centre national de la musique, l'essentiel était d'avoir des capacités d'intervention. Evidemment, je suis extrêmement satisfait et je dois dire qu'on a pu compter sur un engagement assez exceptionnel de la ministre de la Culture - personnellement et avec son cabinet et ses services. Et ce n'est pas pour financer le CNM, dont le fonctionnement est assuré par l'État, mais c'est pour financer la création, la diversité. 100% de cette taxe sera réinjectée dans la filière. C'est donc une date tout à fait importante dans l'histoire de la filière musicale."
Sans cette taxe, les possibilités d'action du Centre National de la Musique auraient-elles été réduites ?
Jean-Philippe Thiellay : "Absolument. Il y a encore un mois et demi j'étais un peu inquiet, parce que d'une capacité d'intervention de 66 millions d'euros, on aurait pu descendre à 40 voire 30 millions d'euros. Ça se serait beaucoup vu : beaucoup de projets discographiques, de nouveaux spectacles, sans parler d'aides pour relever les défis de la transition écologique ou pour l'innovation, auraient disparu ou auraient vraiment baissé. Or, on a une filière qui connaît des fragilités. Mais grâce à un travail de discussion, de négociation et finalement par un arbitrage conforme à ce que le Président de la République avait indiqué à la Fête de la musique, on se retrouve armé d'une ressource supplémentaire qui va nous permettre de continuer à agir comme on l'a fait en 2023. Et ça, c'est extrêmement satisfaisant."
Le gouvernement a apporté en fin de semaine des précisions sur cette taxe, avec un taux de 1,2% du chiffre d'affaires réalisé en France par les plateformes de streaming musical - soit à peu près à 15 millions d'euros dès l'an prochain pour le CNM. C'est ce sur quoi vous tabliez ?
Jean-Philippe Thiellay : "Vous savez, le Centre national de la musique est...
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