On le décrit souvent comme étant froid, on lui reproche de manquer de charme et on ne lui prédit pas un grand avenir, pourtant, Jean continue de l’affectionner. Dès que ce Corse bientôt quinquagénaire se rend à Paris, il ne manque pas d’aller faire un tour chez Gibert Joseph Musique, emblématique disquaire du boulevard Saint-Michel. Il en ressort généralement avec une quinzaine de disques sous les bras, compacts. Si cet amateur de pop et de rock consomme également du vinyle et du streaming, le CD reste son format préféré. «L’inconvénient avec le streaming, c’est que le jour où tu arrêtes ton abonnement, tu perds tout. Parfois même, des morceaux disparaissent d’un album pour des raisons de droits. Quand tu l’achètes en CD, au moins c’est définitif, tu en es propriétaire et tu peux le numériser ensuite facilement sur ton ordinateur, ce qui est plus compliqué avec un vinyle. Et puis aujourd’hui, on touche les CD pour pas cher.» Un rapide coup d’œil dans les rayons de Gibert le confirme : deux fois moins onéreux qu’un vinyle pour une nouveauté, trois à quatre fois moins pour du fond de catalogue. «A une époque, c’était l’inverse», rappelle Jean. Conscient de ne pas aller dans le sens de l’histoire, il appréhende toutefois la disparition de ce petit disque qui, en son temps, avait ringardisé le vinyle, promettant une qualité de son parfaite et une plus grande solidité.
En chute libre
Commercialisé en 1982 par Phillips et Sony, le compact-disc a connu son pic de croissance à la fin …