C’est une longue bataille juridique que vient de trancher la Cour de cassation : la jeune fille triste peinte par Banksy sur une porte du Bataclan appartient bien aux propriétaires de l’immeuble.
Dans la nuit du 26 janvier 2019, vers 4 heures du matin, il n’avait fallu que huit minutes à trois hommes pour découper à la disqueuse les gonds d’une porte extérieure de la salle de concert du Bataclan (Paris 11ᵉ). Et pas n’importe quelle porte : celle sur laquelle, l’année précédente, Banksy avait peint au pochoir une jeune fille en pleurs, en hommage aux victimes du 13 novembre 2015. En juin 2020, cette porte (et l’œuvre, donc) est retrouvée en Italie, et les malfaiteurs et leurs complices sont arrêtés. Deux ans plus tard, ils sont condamnés à des peines oscillant entre six mois de prison avec sursis et deux ans ferme.
Mais en marge de leur procès est aussi posée une question complexe, comme toujours quand il s’agit de droit en matière de street art : à qui appartient la porte ? Le juge d’instruction chargé de l’affaire avait choisi de restituer celle-ci à la famille propriétaire de l’immeuble. Ce que la Ville de Paris, qui s’était portée partie civile au procès en tant qu’actionnaire majoritaire de la société exploitant le Bataclan, avait choisi de contester, arguant que la peinture était devenue un symbole d’utilité publique et qu’il fallait la protéger : en cas de revente, elle pourrait « priver les victimes du Bataclan d’un morceau de leur mémoire ».
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