Le mensuel “Classica” et les bimestriels “Pianiste” et “L’Avant-Scène opéra” risquent de disparaître des kiosques. Un signal terrible pour les salariés et le secteur dans son ensemble, déjà fragilisé.

Parfois la foudre tombe sans qu’on ait entendu le tonnerre gronder. Avec une violence d’autant plus sidérante. À la suite d’un orage en forme de mercato éditorial, ce n’est pas un, mais trois titres majeurs de la presse musicale classique qui risquent de disparaître des kiosques, des bibliothèques et des boîtes aux lettres des mélomanes : le mensuel Classica, qui, depuis 1998, s’attachait à couvrir l’actualité du secteur, notamment celle des sorties discographiques ; le bimestriel Pianiste, destiné depuis 2000 aux pratiquants de l’instrument, avec son cahier de partitions, ses conseils pédagogiques et son attention aux interprètes ; et enfin L’Avant-Scène opéra, autre bimestriel et inestimable revue de référence, depuis 1976, pour tous les amoureux d’art lyrique, du simple amateur au musicologue averti.

Trois titres qui ne se cannibalisaient pas, et coexistaient de manière tout aussi complémentaire avec les deux survivants, Diapason et Opéra Magazine. Rétrospectivement, on aurait dû sentir le vent tourner dès le mois de février… 2024, quand le réassureur Scor mit en vente le groupe d’édition Humensis (Presses universitaires de France, Belin, etc.). Cette filiale (déficitaire) avait racheté en 2018 les éditions Premières Loges, propriétaires de L’Avant-Scène opéra, puis Classica et Pianiste en 2019. La même année 2019, Diapason tombait dans l’escarcelle du groupe Reworld Media, suscitant bien plus d’inquiétudes sur son devenir que celui du nouveau « pôle musical » d’Humensis. À tort puisque, six ans plus...