Dans sa chronique, Michel Guerrin, rédacteur en chef au « Monde », analyse les raisons de la faible participation des travailleurs de la culture à la grève contre la réforme des retraites, en dehors de cas emblématiques comme l’Opéra de Paris ou la Comédie-Française.
Chronique. Le conflit sur les retraites dure depuis un mois et demi et la mayonnaise ne prend pas dans la culture. Bien sûr, l’Opéra national de Paris et la Comédie-Française vivent une très longue grève. Mais il s’agit des deux seuls sites à bénéficier d’un régime spécial de retraite. Ailleurs, il y a eu des tensions, coups d’éclat et coups de force, des fermetures surtout au début, puis lors des manifestations, mais de moins en moins. Surtout, les lieux-phares de la culture à Paris sont restés ouverts. Or la force d’un mouvement se joue dans ces paquebots prestigieux, où les salariés sont nombreux, et la programmation visible. Sans doute ceux qui demandent le retrait du projet attendaient une plus grande solidarité.
L’Opéra-Comique, petite sœur de l’Opéra de Paris, a tourné à plein régime en décembre avec 95 % de remplissage. La Philharmonie a tenu tous ses concerts, le Théâtre du Châtelet ou les Bouffes du Nord tous leurs spectacles. Le Louvre ou le Grand Palais n’ont jamais fermé. Un seul jour de clôture pour le Centre Pompidou et Orsay. La Bibliothèque nationale de France (BNF) a juste dû réduire le...
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