Avec des revenus estimés à 643 milliards d'euros, les industries culturelles et créatives (ICC) représentaient 4,4 % du PIB de l'Union Européenne en termes de chiffre d'affaires avant le Covid, selon un rapport d'EY. Un secteur économiquement essentiel, parmi les plus frappés par l'épidémie.
La culture, un secteur économique non-essentiel ? Chiffres à l'appui, 32 sociétés d'auteurs et compositeurs réunies derrière un groupement européen veulent rappeler à la Commission Européenne l'importance de leur contribution à l'économie. Et peser dans les négociations sur le partage du budget du plan de relance européen.
En 2020, l'économie culturelle et créative européenne a perdu environ 199 milliards d'euros, selon le rapport commandé au cabinet d'audit EY. Et rien qu'en France la baisse totale du chiffre d'affaires est estimée à 28,5 milliards d'euros. Avant le Covid, la culture pesait près de 643 milliards d'euros, soit 4,4 % du PIB de l'Union Européenne en termes de chiffre d'affaires. Un poids économique supérieur à celui de l'industrie automobile, de l'industrie pharmaceutique ou des télécommunications, souligne l'étude.
Chute de 31 % du chiffre d'affaires
Avec une chute de 31 % de son chiffre d'affaires, l'économie culturelle et créative fait partie des secteurs les plus affectés par la crise en Europe. Si le transport aérien est le secteur le plus en souffrance, les ICC ont connu des pertes de chiffre d'affaires supérieures à celles subies par d'autres secteurs phares de l'économie européenne que sont le tourisme et l'automobile (respectivement -27 % et -25 %).
L'infection au Covid-19 s'est répandue dans l'ensemble des secteurs culturels et créatifs : le spectacle vivant (-90 % entre 2019 et 2020) et la musique (-76 %) sont les plus touchés. Les arts graphiques, l'architecture, la publicité, les livres, la presse et l'audiovisuel font face à des baisses de -20 % à -40 % de chiffre d'affaires par rapport à 2019. Seule l'industrie des jeux vidéo semble tenir bon avec une croissance d'environ 9 % de son chiffre d'affaires.
« Année blanche »
Et les dégâts ne vont pas s'arrêter en 2021. Les restrictions sanitaires ont atteint les secteurs culturels dans toutes leurs dimensions : fermeture des lieux culturels et de spectacle, restrictions sur les ventes physiques, augmentation des coûts, augmentation des délais, réduction de la capacité à investir. Selon l'étude, les auteurs et interprètes vont subir en 2021 et 2022 l'impact financier de la chute des droits collectés (-35 %) par les organismes de gestion collective.
A la tête de la Sacem, Jean-Noël Tronc redoute pour 2021 une « annus horribilis bis ». « L'annulation de Glastonbury (prestigieux festival de musiques actuelles en Angleterre) est un premier signal extrêmement préoccupant, avec un risque d'effet domino puisque ce festival permet d'articuler les tournées européennes d'artistes internationaux. Nombre d'acteurs culturels ne se relèveront pas d'une deuxième année blanche » s'inquiète celui qui préside le Gesac, à l'initiative pour la publication de cette étude.
A la tête d'une délégation qui comprend des artistes comme Jean-Michel Jarre (également ancien président de la Confédération internationale...
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